Alors que la miniaturisation gagne les amplificateurs pour casque afin de répondre aux besoins des amateurs qui bougent musique sur la tête, Atoll, avec son nouvel amplificateur pour casque HD100, s'adresse à ceux qui veulent écouter de la musique confortablement installés dans leur canapé sans se soucier de l'encombrement de leur appareil et en attendant de celui-ci des performances de tout premier ordre.

Sans faire de vagues mais avec une constance exemplaire, la société française Atoll enrichit d'années en années son catalogue avec de nouveaux appareils murement réfléchis et validés à l'issue de test auditifs poussés.

Atoll mise avant tout sur la musicalité plus que sur la performance pure ou encore l'exhaustivité qui se ressentira dans le tarif mais ne sera pas forcément d'une utilité indispensable.

Aussi ne sera-t-on pas totalement surpris d'apprendre que l'entrée USB de type B de la carte numérique intégrée dans le nouvel amplificateur pour casque HD100 de la marque n'accepte pas de signaux numériques au-delà de 24 bits à 96 kHz. En revanche, l'entrée S/PDIF optique monte jusqu'à 24 bits à 176,4 kHz et l'entrée coaxiale jusqu'à 24 bits à 192 kHz.

cet appareil dispose également de deux entrées analogiques et d'une sortie ligne à niveau variable et peut donc aussi servir de préamplificateur, d'autant que son format se prête sans problème à une intégration dans un système Hi-Fi.

Maintenant, découvrons cet amplificateur pour casque avec DAC Atoll HD100.

Présentation

le HD100 se présente avec l'habillage traditionnel de la plupart des appareils Atoll, c'est-à-dire qu'il se pare d'un classicisme de bon goût sentant le sérieux et la solidité et mettant en confiance.

Une épaisse façade en aluminium brossé anodisée naturel ou noir, au coin arrondis et aux bords extérieurs biseautés, reçoit dans sa partie gauche le logo de la marque avec son ?il central indiquant la référence de l'appareil.

Le bouton de volume (motorisé et pilotable par la télécommande optionnelle) prend place au centre de cette façade, bordé sur sa gauche par les LED témoins de source, et sur sa droite par deux prises casque au standard Jack 6,35 mm, les boutons de sélection séquentielle de source (en avant ou en arrière) et le bouton de mise en marche.

Connectique

Le HD100 'est pas simplement un amplificateur pour casque, il peut également faire office de pré amplificateur aux fonctionnalités minimales.

Il dispose en effet de trois entrées numériques (une USB B et deux S/PDIF), de deux entrées analogiques sur prises Cinch et d'une sortie ligne à niveau variable, également sur prises Cinch. Un interrupteur coupant totalement l?alimentation du HD100 jouxte l'embase secteur à trois pôles.

Fabrication

La totalité du châssis du HD100 est formé par multiples pliages d'une unique tôle d'acier assez épaisse. Un capot muni d'une série d'ouïes servant au refroidissement des transistors de puissance vient coiffer ce châssis.

La carte électronique, qui occupe l'ensemble de la surface du boîtier, fait appel à de classiques composants dits "traversants" qui sont implantés avec soin et soudés à la main dans l'atelier de fabrication de la société Atoll. Seule la petite carte accueillant les entrées numériques et utilisant des composants à montage en surface (CMS) est sous-traitée dans une usine spécialisée située en Bretagne et disposant de robots de mise en place automatique de ces composants dont la taille peut être extrêmement petite. Le HD100 peut donc revendiquer une conception et une réalisation 100% françaises.

L'alimentation

Il serait plus exactes de dire "les alimentations" car le HD100 n'utilise pas moins de trois transformateurs et un bon nombre de condensateurs de filtrage et de régulations de tensions, sous formes de régulateurs intégrés ou d'alimentations transistorisées.

La partie numérique (interface USB-S/PDIF et conversion) se voit alimentée par les tensions générées à partir du transformateur gris disposant de deux enroulements secondaires. Ceux-ci servent à fabriquer deux tensions différentes qui n'interféreront donc pas l'une sur l'autre.

Une tension de 5V est ainsi créée, après redressement par des diodes 1N4007 et filtrage par deux condensateurs de 470 ?F/50V, par un régulateur de type LM7805, tandis qu'une autre de 3,3V nécessaire au fonctionnement du convertisseur numérique analogique (un PCM5102 dont nous reparlerons) est issue d'un régulateur LF33CV, après un redressement et un filtrage identique au précédent.

A noter que ces deux régulateurs LM7805 et LF33CV sont alimentés au travers de deux autres régulateurs de type LM7809 (9V), probablement pour limiter leur échauffement en faisant absorber une partie des pertes en chaleur dues aux chutes de tensions par ces LM7809.

Les deux autres transformateurs servent à fabriquer les alimentations de l'électronique de la partie amplificateur qui fonctionne selon une structure double mono, c'est-à-dire que chaque canal audio a sa propre alimentation.

On trouve donc deux alimentations de type symétrique qui fournissent des tensions de +30V et -30V stabilisées par des montages à diodes zéner (diode de régulation de tension) et transistors "ballast" (TIP31CV pour le +30V et TIP32CV pour le -30V). Cette solution a été choisie du fait que les régulateurs intégrés à tension fixe ne vont pas au-delà de + ou - 24V.

Quant au redressement, il est confié à des diodes 1N4007 et le filtrage à quatre groupes de quatre condensateurs de 470 ?F/50V en entrée des alimentations et à quatre autres condensateurs de même valeur en sortie de celles-ci.

Comme on peut le constater, avec des alimentations symétriques de + ou -30V, la marge dynamique est très élevée et la réserve de courant stocké par les condensateurs de filtrage se montre importante.

Entrées numériques, convertisseur numérique analogique

L'entrée UBS utilise un circuit Tenor TE7022L acceptant les signaux jusqu'à 24 bits à 96 kHz en mode asynchrone et l'interface S/PDIF est confiée à un circuit Cirrus Logic CS8416 traitant les signaux jusqu'à 24 à 192 kHz.

Conversion numérique analogique, volume, gestion

La conversion numérique analogique est confiée à un circuit Burr-Brown PCM5102 capable de prendre en charge des fichiers audio numérique jusqu'à 32 bits à 384 kHz (mais limité ici à 24 bits à 192 kHz par le CS8416). Cette puce, qui intègre un DAC à segments de courant, ne nécessite pas de filtrage actif externe des signaux analogiques et peut être raccordée telle quelle à l'entrée d'un amplificateur, mais rares sont les constructeurs à l'utiliser tel quel, les chiffres de distorsion ne leur paraissant probablement alors pas assez flatteurs.

C'est un potentiomètre motorisé Alps qui permet ensuite de doser le niveau des signaux avant de les confier à la partie amplification.

La liaison avec les étages d'entrées de cette dernière se fait au travers de condensateurs ClarityCap de 10 ?F/160V (cylindres rouge) en technologie MKP (isolant polypropylène) dont le choix s'est fait à l'écoute parmi une sélection de candidats retenus.

Dans la gauche de la photo se trouve le micro contrôleur de gestion de la carte et les transistors servant à la rotation du moteur du potentiomètre de volume lorsque celui-ci est télécommandé, tandis que le relais situé à droite assure la commutation entre les signaux provenant du DAC et ceux provenant de l'une des entrées analogiques.

Amplification

Point d'amplificateurs opérationnels ou d'amplificateur pour casque intégré ici, Atoll reste fidèle à sa philosophie et fait appel exclusivement à des composants discrets pour amplifier les signaux.

L'amplification en tension est réalisée par des transistors complémentaires BC546 et BC556, choisis, eux aussi, à l'écoute, et on notera que toutes les résistances sont des modèles à couche métallique de précision (série E96 à 1% de tolérance).

Les transistors de sortie sont des modèles TIP31C et TIP32C polarisés en classe A et sont munis en conséquence d'un petit radiateur sous lequel Atoll a pris la précaution de percer plusieurs trous afin de créer un flux d'air depuis le fond du boîtier vers le haut de celui-ci et d'assurer ainsi un refroidissement efficace de ces transistors.

Les signaux amplifiés son ensuite dirigés vers les deux connecteurs pour casque Jack 6,35 mm montés en parallèle et aussi vers la sortie ligne au travers d'un relais, celle-ci étant déconnectée dès qu'un casque est branché.

Ecoute

Le HD100 ne nécessite pas de driver pour la liaison USB et s'installe automatiquement lors du raccordement.

Concernant les résultats d'écoute, cet amplificateur possédant une grande résolution nous pensons qu'il est préférable de l'utiliser avec un casque ayant de bonnes aptitudes dans les fréquences les plus graves afin de ne pas avoir une restitution qui paraisse un peu déséquilibrée.

Parmi les quelques casques dont nous disposons, c'est le Sennheiser Custom One Pro que nous avons choisi pour nos tests d'écoute du HD100 (nous l'aimons bien ce casque...). Bien que le Custom One Pro n'ait pas une sensibilité très élevée, l'amplificateur Atoll l'a piloté avec aisance et la restitution sonore de l'ensemble s'est révélée équilibrée et de fort bon niveau.

A l'écoute de la Fantasia on British Sea Songs de Henry Wood, un de nos albums de test préférés, nous avons effectivement pu noter les très bonnes aptitudes du HD100 en termes d'analyse du message sonore et de capacité dynamique, mais analyse ne signifie pas manque de musicalité, loin de là !

En effet, les passages les plus doux comme les plus percutants sont restitués avec autant de bonheur par le HD100, celui-ci se mettant au service de la musique et de ses exigences et l'on sent vivre celle-ci sans contrainte et avec respiration et naturel.

Beaucoup de punch et grand plaisir pour les tympans lors de la restitution du très dynamique et très coloré Allegro de la Suite Américaine de Dvorak par l'Orchestre du Festival de Budapest dirigé par Ivan Fisher (version 24 bits à 96 kHz). La musique se déploie dans un espace sonore très convaincant pour une restitution par le biais d'un casque et chante de toutes ses couleurs avec un beau piqué dans l'aigu, et même en poussant très fort le volume, tout reste d'une grande propreté.

Dans un autre style musical, Papaoutai ou encore Moules frites de l'album Racine carrée du phénoménal Stromae, bénéficient d'une restitution qui fait du bien aux oreilles, avec une excellente définition de la voix du chanteur et un accompagnement de la même veine où le grave décoiffe gentiment !

Mêmes effets sonores réjouissants à l'écoute de Roar extrait de l'album Prism de Katy Perry où le HD100 fouille le message sonore et laisse la chanteuse s'exprimer avec toute sa fougue.

Relié à un amplificateur de puissance, en l'occurrence un NuForce STA-100, le HD100 offre des résultats sonores du même tonneau qu'en écoute au casque, c'est-à-dire très bons.

En conclusion, l'amplificateur pour casque avec DAC USB S/PDIF Atoll HD100 propose d'excellents résultats sonores où sens du détail, équilibre sonore et respect de la dynamique se conjuguent avec bonheur. Disposant également de deux entrées analogiques et d'une sortie ligne à niveau variable il peut aussi être utilisé dans un rôle de préamplificateur en offrant les mêmes très bonnes prestations. Cet appareil 100% français conçu et fabriqué avec grand soin fait honneur à Atoll et nous décernons en conséquence au HD100 notre récompense Qobuzissime.

Données techniques (technical data)

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