Simon Rattle semble avoir un faible pour la deuxième symphonie "Résurrection" de Mahler, qu'il remet sur le métier le 31 janvier à 19h après l'avoir déjà donnée en 2010 et 2012 ; cette fois il la précède du Tableau pour orchestre de Lachenmann, déjà donné en 2011 : peaufinage de maturité du chef ?

Un mauvais esprit pourrait hasarder que Simon Rattle, pour ses dernières années à la tête du Philharmonique de Berlin, ne renouvelle pas beaucoup son répertoire. Oui, les dernières années, puisqu'il a annoncé qu'il quitterait son poste en 2018, la saison de ses soixante-quatre ans - hommage en clin d'œil à la chanson When I'm Sixty-Four de ses compatriotes liverpudliens, les Beatles ? Il est aussi fort possible d'imaginer que Rattle décide de concentrer son répertoire, en écartant certains ouvrages tout en se concentrant sur d'autres : c'est ce que nous imaginons, car pour diriger, avec le même orchestre, dans la même salle, plus ou moins devant le même public, trois fois la deuxième symphonie de Mahler en cinq ans, il faut vraiment chercher la substance derrière cette partition. Il est vrai que l'ouvrage contient assez de musique et de coins inexplorés pour occuper un esprit pendant des années. Le mélomane averti aura plaisir à écouter d'abord les deux enregistrements d'archives, du 18 février 2012 (avec Camilla Tilling et Bernarda Fink), puis celui du 30 octobre 2010 (avec Kate Royal et Magdalena Kožená, Madame Rattle à la ville, et qui rechante d'ailleurs ce soir).

En guise de prélude, Rattle a choisi de redonner (REdonner car il a déjà été joué en 2011, même orchestre, même chef, même salle, même public) Tableau pour orchestre de Helmut Lachenmann, une œuvre de 1988-89, d’une durée de dix minutes – une goutte d’eau comparée aux dimensions titanesques de la deuxième de Mahler –, et une excellente entrée en matière pour qui ne connaît pas encore Lachenmann ou, pire, pour tous ceux qui se défient de l’avant-garde allemande post-Stockhausenienne. Voilà pourtant un ouvrage d’un abord tout à fait aisé, quasiment classique, bourré d’inventions sonores épatantes, que l'auditeur pourra faire chauffer dans ses oreilles dans le concert de 2011, disponible dans les archives de la Salle de concerts numérique.

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