Le chef d’orchestre allemand Gerd Albrecht s’est éteint ce 2 février à 78 ans des suites d’une longue maladie.

Né en 1932, Gerd Albrecht était reconnu pour son talent de chef d’orchestre, évidemment, mais aussi pour sa passion des œuvres rares, qu’il s’efforçait de faire vivre et rayonner de par le monde. Talent précoce, il remporte à 22 ans le Premier Prix du Concours de Chefs d'orchestre de Besançon, avant de devenir 5 ans plus tard le plus jeune Generaldirektor d’Allemagne, à Lübeck, premières reconnaissances qui feront office d’éclaireuses, ouvrant la voie à de nombreuses autres.

Si la carrière de Gerd Albrecht impressionne par l’étendue de ses collaborations, son nom restera particulièrement associé à la philharmonie tchèque, dont il sera le premier étranger à diriger l’orchestre, presque un siècle après sa création. Une étape marquante, mais courte, car il démissionnera deux ans après avoir pris ses fonctions, les relations diplomatiques entre l’Allemagne et la République Tchèque étant alors tumultueuses.

Par la suite, Gerd Albrecht mènera de nombreuses phalanges à la baguette de par le monde, du Yomiuri Nippon Symphony Orchestra à Tokyo, à l’Orchestre Symphonique la Radio danoise à Copenhague, en passant par plusieurs orchestres d'opéras (Mayence, Lübeck, Berlin, Hambourg, Tonhalle de Zurich), cumulant parfois les rôles de directeur musical et de directeur d'opéra. Pouvant refuser de jouer lorsque sa conscience morale le lui dictait, il fut toujours respecté pour son travail et son intégrité. Son implication dans la diffusion d’œuvres rares, dans la musique contemporaine comme dans la transmission du savoir et la pédagogie (il a écrit de nombreux livres pour enfants) font de Gerd Albrecht une grande figure musicale dont l'engagement authentique reste un modèle.