Le grand guitariste de jazz américain s'est éteint à 73 ans.

Larry Coryel est décédé le 20 février 2017. Dans les années 70, il compta parmi les plus fines gâchettes de la guitare électrique jazz. Un virtuose natif du Texas qui n’avait rien à envier aux John McLaughlin de l’époque. Ce pionnier de la fusion qui a croisé le fer avec à peu près toute la jazzosphère imposa un style de jeu assez singulier né d’une fascination pour Jimi Hendrix et Chet Atkins mais qu’il embarquera sur les sentiers du post bop, du rock psychédélique, du jazz fusion, du blues et des musiques venues d'autres continents.

Né à Galveston le 2 avril 1943, Larry Coryell qui fait ses armes au sein de divers groupes de rock plutôt psychés s’installe à New York en 1965. C’est là qu’il prendra son envol professionnel grâce à Chico Hamilton qui l’embauche dans son quintet à la place de Gabor Szabo. Coryell fait des étincelles sur l’album The Dealer qui parait sur Impulse! l’année suivante. A la même époque, il lance les Free Spirits avec Jim Pepper, Bob Moses, Chris Hills et Columbus "Chip" Baker. Son nom circule de plus en plus au point que Gary Burton l’embarque à son tour dans son quartet. Larry Coryell est ainsi de la partie sur plusieurs disques que le vibraphoniste enregistre pour RCA : Duster (1967), Lofty Fake Anagram (1967), A Genuine Tong Funeral (1968) et Gary Burton Quartet In Concert (1968).

LARRY CORYELL-GARY BURTON 1967 Berlin

JR Ellison

A 25 ans, il enregistre son premier album solo pour le compte du label Vanguard, Lady Coryell, qui paraitra l’année suivante et sur lequel il joue de la guitare évidemment mais aussi de la basse et pousse même la chansonnette, Bob Moses étant à ses côtés à la batterie. C’est le début d’un certain âge d’or et d’une décennie tout au long de laquelle Coryell enregistrera à foison, seul, ou aux côtés des stars du jazz fusion (mais pas que) : John McLaughlin, Billy Cobham, Miroslav Vitouš, Chick Corea, Mike Mandel, Ralph Towner, Collin Walcott, Steve Khan, Philip Catherine, Alphonse Mouzon, John Scofield, Joe Beck, Stéphane Grappelli, Chet Baker, Billy Cobham, Ron Carter, Herbie Mann, Elvin Jones, ou bien encore Hubert Laws ont tous croisé le fer au moins une fois dans leur vie avec le guitariste texan…

Lorsqu’il ne se produisait ou n’enregistrait pas sous son nom, Larry Coryell agissait au sein de diverses formations à géométrie variable : Foreplay avec Mike Mandel et surtout The Eleventh House aisément casable aux côtés de la sainte trinité électrique, Weather Report, Return To Forever et Mahavishnu Orchestra… Durant les années 80, il bataillera contre une dépendance aux drogues mais ne cessera jamais d’enregistrer, en électrique, en acoustique et, assez régulièrement, avec d’autres guitaristes. Sa discographie comprend de très nombreux albums enregistrés pour divers labels tels que CTI, Vanguard, Steeplechase, Muse, Shanachie et Chesky.

En 2016, Larry Coryell avait publié un étonnant Barefoot Man: Sanpaku avec Lynne Arriale au piano, John Lee à la basse, Dan Jordan au saxophone et à la flûte et Lee Pierson à la batterie. Un disque qui proposait de retrouver l’énergie et les marqueurs de son âge d’or. « J’ai écrit les compositions de ce disque en pensant à ces années passées déclarait-il alors. Je n’avais pas travaillé ainsi depuis bien longtemps. Et le résultat était mieux que ce à quoi je m’attendais… » Larry Coryell retrouvait pour une ultime fois au disque une vraie joie de jouer engendrant des improvisations on ne peut plus inspirées.

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