Catégories :
Panier 0

Votre panier est vide

Percy Grainger

Bien qu’il naquit Australien en 1882, le compositeur, pianiste et « arrangeur » Percy Grainger déroula la majeure partie de sa carrière en Europe jusqu’à la Première Guerre mondiale, puis aux États-Unis où il mourut en 1961. Il faut dire qu’à cette époque les grandes possibilités de carrière ne foisonnaient pas « Down Under » (expression anglo-saxonne utilisée pour désigner l'Australie et la Nouvelle-Zélande), alors que les grands centres musicaux se trouvaient à Berlin, Paris, Londres ou New York. Fortement influencé par Grieg dont il fut l’ami à la fin de la vie du maître norvégien, il se pencha sur bien des traditions nordiques et se fit le champion de la collecte de mélodies folkloriques scandinaves. Mais ce n’était là qu’un pan de sa carrière, puisqu’il fut aussi un pianiste virtuose très demandé, un accompagnateur apparemment génial, et un compositeur productif et inventif. Il explora la polytonalité, les micro-intervalles, les rythmes les plus sauvagement complexes, et expérimenta avec bien des instruments inhabituels dont les premiers essais de sources sonores électriques et électroniques (dont la « Free Music Machine », l’ancêtre des synthétiseurs), sans même parler des solovoxes, thérémins, marimbas, verres musicaux, harmoniums, banjos, ukulélés, cloches suisses, marimbaphones, orgues Hammond etc.

Défenseur de toute forme de libertés – y compris dans sa vie personnelle, puisqu’il trempait allègrement dans le sado-maso sans trop s’en cacher, y compris à sa future à qui il décrivit tous ses penchants afin de la laisser libre de le choisir ou pas… liberté à tout prix ! –, il mit en pratique sa conception de la « musique libre », une musique dans laquelle le temps, le rythme et la structure seraient libérés des limites habituelles de la gamme, du battement de la mesure et de l’harmonie. Liberté également dans l’interprétation de bien de ses œuvres, puisqu’il développa une forme d’ « instrumentation élastique », selon sa propre terminologie, permettant aux ensembles les plus divers de jouer ses pièces sans trop se préoccuper d’exactitude par rapport à un effectif exigé. De la sorte, nombre de ses œuvres existent en de multiples versions – ce qui permet par exemple que des ensembles de vents puissent disposer d’un corpus de plusieurs centaines de pièces originales. Grainger, qui côtoya Vaughan Williams, Elgar, Richard Strauss, Delius, Debussy et plus ou moins tout ce que la planète comptait de grands interprètes, a toujours su incorporer toutes sortes d’influences et de les faire siennes, dans une écriture foisonnante, richissime et pourtant transparente, un langage immédiatement compréhensible quand bien même parfois d’une ébouriffante complexité, et il serait grand temps que l’on cessât de voir en lui un kangourou égaré dans l’Hémisphère Nord (ou ici en France un arrangeur de mauvais goût de grandes pièces pianistiques de Ravel ou Debussy), plutôt qu’un grand bonhomme de la première moitié du XXe siècle, dont seule la fin de la vie fut assombrie par l’arrivée de certains avant-gardismes qui n’avaient que cure des inventions et des potentiels des prédécesseurs. © SM/Qobuz

Discographie

19 album(s) • Trié par Meilleures ventes

Mes favoris

Cet élément a bien été <span>ajouté / retiré</span> de vos favoris.

Trier et filtrer les albums