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Peter Maxwell Davies

Le compositeur britannique Peter Maxwell Davies (1934 – 2016) aura traversé la seconde moitié du XXe et le début du XXIe siècle avec un mélange de brio, de facétie, de pédagogie, d’avant-gardisme et de conservatisme qui ne peut être que le sien. Brio, car sa musique est toujours tirée à quatre épingles, orchestrée avec maestria, lyrique à l’extrême quel que soit le langage développé : ce sont les symphonies, les concertos, les quatuors à cordes, les opéras, les ouvrages sacrés. Facétie car il n’hésite pas à écrire quelques partitions de « musique légère », sachant qu’outre-Manche, le genre n’est pas considéré comme secondaire ou mineur : c’est Mavis in Las Vegas, An Orkney Wedding, With Sunrise, c’est aussi la musique du film The Boy Friend de Ken Russell avec son penchant très net pour le jazz. Pédagogie, car Maxwell Davies a composé bon nombre d’œuvres destinées à des orchestres scolaires et universitaires (une activité très développée au Royaume-Uni…) ou aussi des opéras pour enfants. Avant-gardisme, si l’on considère qu’au début de sa carrière de compositeur, il a embrassé quelques tendances alors plus ou moins incontournables, telles que le sérialisme et autres cahiers des charges, dont il s’est rapidement débarrassé, tout en ne refusant pas certains apports sonores ainsi générés ; et son avant-garde personnelle, c’est aussi, par exemple, Resurrection de 1987 qui intègre entre autres un groupe de rock dans une partition ravageuse sur un livret ravagé, avec un personnage principal qui ne chante jamais et dont la tête explose dès la fin du prologue sous l’influence de la publicité, de parents abusifs, de médecins bouffons, d’inflexibles religieux ; et se finit par une salve de mitraillettes dirigée contre les médecins et le public sous l’œil bienveillant de l’Antéchrist… Conservatisme, les formes qu’il épouse restant souvent dans le cadre de grands standards éprouvés tels que le concerto, la symphonie, le quatuor à cordes, la symphonie concertante, la suite, selon leurs architectures les plus classiques dans la plupart des cas ; aussi, il n’a pas hésité à s’approcher d’influences très anciennes, de l’époque médiévale ou de la Renaissance. On lui doit également plusieurs opéras, du terrifiant The Doctor of Myddfai dont l’action se déroule dans une épouvantable dictature européenne sans nom, jusqu’au mystique The Martyrdom of St Magnus narrant la vie et la mort de Saint Magnus, comte des Orcades au XIe-XIIe siècle. Remarquons au passage que Maxwell Davies a souvent « placé » sa musique dans des lieux bien précis – que ce soit par des titres, des emprunts, des intentions, des citations… –, entre autres les Orcades au nord de l’Écosse où il s’était installé dès 1971, mais aussi bien d’autres contrées, plutôt nordiques dans l’ensemble. Enfin, notons qu’à la différence de quelques autres illustres compositeurs, Peter Maxwell Davies aura réussi à franchir la barre invisible des dix symphonies : sa Dixième de 2013, écrite en grande partie à l’hôpital où le compositeur était traité pour la leucémie qui devait l’emporter trois ans plus tard à l’âge de 81 ans, représente d’ailleurs une sorte de « boucle bouclée » puisque le génial compositeur y revient à un langage beaucoup moins avant-gardiste, iconoclaste, violent, que par exemple sa Première Symphonie de 1973-76. Pour finir, rappelons que Peter Maxwell Davies fut Maître de musique de la reine de 2004 à 2014, dans la continuité de quelques illustres prédécesseurs que furent Elgar, Bax ou Bliss. © SM/Qobuz

Discographie

40 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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