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George Jones

« Si nous pouvions tous sonner comme nous le voudrions, nous chanterions tous comme George Jones ». Cette phrase de Waylon Jennings résume assez bien le cas George Jones, celui qui était surnommé la Rolls de la country music. Si en début de carrière, cette voix est bien ancrée dans la tradition des honkytonkers à la Hank Williams, elle se fera plus crooner au fil des ans, Jones excellant alors dans les ballades. Des tubes à n'en plus finir au sommet des charts country durant les années 50, 60, 70 et 80, des frasques conjugales avec sa collègue et ex-épouse Tammy Wynette de 1969 à 1975, des unes de tabloids liées à ses déboires avec l'alcool et la cocaïne, ses embrouilles avec les forces de l'ordre ou tout simplement sur sa conduite passablement rock'n'roll, George Jones était intouchable lorsqu'il s'agissait, en deux trois minutes, sur des paroles apparemment anecdotiques, de sublimer l'art de la chanson. Surnommé No Show Jones, pour ses multiples annulations de concerts de dernière minute, mais aussi le Possum, en raison de son faciès aux airs d'Opossum, il était une icône de l'Amérique profonde et un artiste vénéré par les plus grands, de Bob Dylan à Frank Sinatra, en passant par Elvis Costello ou bien encore Pete Townshend.


Né le 12 septembre 1931 à Saratoga au Texas, dans une famille de sept enfants, George Jones a sept ans lorsqu'il découvre la country music le jour où ses parents rapportent à la maison un poste de radio. Deux ans plus tard, il se met à la guitare qu'il joue dans les rues de Beaumont où il passe son enfance. Sa passion pour la musique est telle qu'il quitte le foyer à seize ans pour se rendre à Jasper se produire dans des émissions radiophoniques. Trois ans plus tard, il épouse sa première femme, Dorothy Bonvillion, qu'il quitte quelques mois plus tard après avoir eu le temps de lui faire une fille. Il passe la guerre de Corée dans une caserne en Californie. Le conflit terminé, sa carrière prend son envol.


En 1953, le producteur Pappy Daily s'intéresse à George Jones au point de le signer sur son label Starday Records. L'année suivant, le chanteur publie son premier single, No Money In This Deal. Comme lui, les trois 45 tours suivants ne rencontreront aucun succès. Avec Why, Baby, Why, il décolle enfin et le titre se place en quatrième position des charts ! Daily réussit même à booker Jones en première partie d'un certain Elvis.


En 1954, il épouse Shirley Ann Corley avec laquelle il a deux fils et qui restera sa femme jusqu'en 1968. Les tubes se succèdent et, en 1956, il rejoint officiellement l'écurie du Grand Ole Opry. A la fin de cette même année, George Jones publie enfin son premier album. Les tubes s'enchainent : Don't Stop The Music, White Lightning, Tender Years, Achin', Breakin' Heart. En 1962, Daily devient producteur pour United Artists et embarque le Possum avec lui.


Son premier single pour sa nouvelle écurie, She Thinks I Still Care, s'installe directement en première position des charts. L'année suivante, George Jones se produit en duo avec Melba Montgomery. Si la country de ce début des années 60 est assez lice, les harmonies proposées par le duo renferment une saveur brute et des touches bluegrass. Au printemps 1963, We Must Have Been out of Our Minds sera leur plus gros hit. Plusieurs albums suivront. En solo, Jones continue à enquiller les tubes avec notamment le grandiose The Race Is On à l'automne 1964.


Nouvelle année et nouveau deal, cette fois avec le label Musicor pour lequel il signera, de 1965 à 1970, d'autres tubes à la pelle (Love Bug, Walk Through This World With Me ou bien encore le sublime A Good Year For The Roses) et enregistrera plus de trois cents chanson ! Dans cette même période, il met également en boite un album en duo avec Gene Pitney. La quantité démentielle d'enregistrements du Possum est telle que la qualité ne suit évidemment pas à tous les coups. Mais les pépites sont telles, qu'elles font oublier les titres de cinquième zone.


Parallèlement à cette vie artistique intense, la vie personnelle de George Jones est incontrôlable. Sa passion pour la boisson lui fait manquer un nombre hallucinant de shows. En 1968, tout juste divorcé, il s'installe à Nashville où il croise la route de la plus populaire des jeunes chanteuses country : Tammy Wynette. La love story s'enclenche quasi immédiatement et les deux tourtereaux se marient en février 1969. Une union qui coïncide avec un divorce, professionnel cette fois, avec Pappy Daily. Mécontent du son qu'il a chez Musicor Records, George Jones accuse son producteur. Il veut de plus enregistrer en duo avec sa dulcinée, mais leurs labels respectifs - Musicor et Epic - ne le veulent pas. A l'automne 1971, le chanteur signe avec Epic. Le couple est au sommet de la maison country. En solo ou en duo, ils trustent les charts et enchainent ensemble les concerts complets.


Nouveau label, nouveau producteur. C'est Billy Sherrill, responsable des succès de Wynette, qui prend le Possum sous son aile artistique. Réputé peu commode, Sherrill possède un son bien à lui, luxuriant, souvent gorgé de cordes. Une attitude bien loin de celle, à la cool, de Pappy Daily à laquelle Jones était habitué jusqu'ici. Malgré les tensions premières, le nouveau tandem trouve un terrain d'entente. Sherrill éloigne Jones de ses racines honkytonk pour l'embarquer sur le terrain plus sucré des ballades. Un changement de cap que ses fans acceptent et qui l'envoie à nouveau, seul ou en duo avec Wynette, au sommet des charts avec les tubesques We Can Make It, The Ceremony et Loving You Could Never Be Better. Le spectacle n'a pas lieu que dans les oreilles car le couple star de la country music semble utiliser ses chansons comme des rapports réguliers de leur tumultueuse vie amoureuse, comptes-rendus que leurs fans attendent religieusement.


L'enfer quotidien vécu par Tammy Wynette est tel que la chanteuse demande le divorce en août 1973, avant de se rétracter pour repartir de plus belle. Le bien nommé We're Gonna Hold On qui suit est un succès, tout comme Walk Through This World With Me, le génial The Grand Tour, The Door et These Days (I Barely Get By). Le 13 février 1975, le divorce est cette fois prononcé.


Cette séparation marquera un certain déclin pour George Jones de la fin des années 70 au début des années 80 où il ne décrochera que deux hits. Malgré le divorce, les deux stars continuent pourtant à se produire ensemble sur scène et à enregistrer. En solo, Jones décline et ses problèmes d'alcool récurrents sont désormais couplés à des problèmes de cocaïne. Il est régulièrement arrêté, ivre, violent, tirant des coups de feu où bon lui semble et disparaissant des radars durant plusieurs jours sans prévenir son entourage. Sur la seule année 1979, il annulera le jour même 54 concerts !


Retour en grâce en 1978 avec plusieurs succès : une reprise du Maybellene de Chuck Berry avec Johnny Paycheck et Bartender's Blues en duo avec James Taylor. Un album de duo, My Very Special Guests, vient joliment conclure 1979. Malgré les conseils appuyés de ses médecins, Jones ne veut pas lâcher la bouteille et quitte même, au bout d'un mois, la cure de désintoxication qu'il avait entamée dans une clinique. L'année suivant pourtant, il signe l'un de ses chefs d'ouvre, un nouveau n°1, la ballade poignante He Stopped Loving Her Today, extraite de l'album I Am What I Am, plus grosse vente de sa carrière. Jusqu'en 1986, il continue à enchainer les tubes. Des succès qui n'influent pourtant guère sur sa conduite au quotidien, toujours aussi incontrôlable.


Grâce à sa quatrième femme, Nancy Sepulvado qu'il épouse en mars 1983, George Jones réussit à décrocher enfin de ses addictions. Mais à compter de 1987, sa musique lasse le public country qui se tourne vers les Randy Travis, Keith Whitley et autres Dwight Yoakam. George Jones continuera à enregistrer malgré tout signant One Woman Man en 1988 (son dernier opus avec Billy Sherryll et avec le label Epic), And Along Came Jones en 1991, un énième recueil de duos avec Tammy Wynette quatre ans plus tard, It Don't Get Any Better Than This en 1998, etc.


Un grave accident de voiture en mars 1999 révèle que Jones s'est remis à boire, mais d'autres disques suivront malgré tout : Cold Hard Truth en 1999, The Rock: Stone Cold Country 2001 en 2001, Hits I Missed... And One I Didn't en 2005, Burning Your Playhouse Down en 2008, etc. A 81 ans, ce chanteur populaire assez unique tire donc sa révérence le 26 avril 2013 à Nashville, au Vanderbilt University Medical Center, laissant derrière lui quelques chefs d'ouvre dans un genre dont il fut l'un des rois les plus azimutés. © MZ/Qobuz

Discographie

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