Paris, Texas (Wim Wenders - 1984)

Chronique

Il est l’un des ambassadeurs les plus passionnants des musiques roots du continent américain, le blues en tête. Mais aussi un passeur, un explorateur même. Ry Cooder a croisé le fer avec Captain Beefheart et les Stones, a joué la carte world avec l'Afrique (Ali Farka Touré), Cuba (Buena Vista Social Club), avec l'Inde aussi (Vishwa Mohan Bhatt) ou bien encore l'Irlande (les Chieftains). Un CV bluffant accouchant de projets passionnants et jamais de fusion artificielle... Pour le cinéma, ce guitariste de goût a signé de sublimes partitions comme celle de Paris, Texas, chef d’œuvre qui offrira à Wim Wenders une Palme d’or à Cannes en 1984. A la guitare slide, Ry Cooder peint de sublimes tentures de blues épuré, cinématographiques à souhait. Même si le thème s’inspire du Dark Was The Night, Cold Was The Ground composé en 1927 par Blind Willie Johnson, Cooder y apporte un son bien à lui. Une ambiance qu’il peaufine aux côtés de deux autres légendes venues l’épauler, le pianiste et producteur Jim Dickinson et le guitariste David Lindley. Rarement les grands espaces nord-américains n’auront trouvé plus judicieuse partition. Les montagnes comme les cactus semblent chanter d’un bout à l’autre d’un album à écouter les yeux fermés… © MZ/Qobuz