Mon premier Best Of

Chronique

En l'espace de deux albums auto-produits et surtout d'une inlassable présence scénique, Giedré est en train de devenir un personnage culte de la scène française. Il faut dire que la jeune femme d'origine lituanienne manie l'impertinence comme personne et arrive à aborder des thèmes glauques avec une poésie qui lui est propre.

Maligne, elle décide de regrouper ses titres plébiscités par le public sur MoN PReMieR BesT oF. Cette démarche qui peut sembler audacieuse avec seulement deux albums au compteur, se justifie pleinement du fait de la rareté qu'a donné à ces disques leur distribution confidentielle. Giedré tord très fort le cou au machisme avec un « Pisser debout » à s'écrouler de rire, pour ce qui est véritablement un condensé de son humour acide.

Giedré ne recule devant rien et bannit le politiquement correct. Elle évoque la prostitution la plus sordide avec « La Petite camionnette », la pédophilie avec « Les Petits enfants » où la difficile question de la sexualité en prison dans « L'Amour en prison ». Tous les éclopés de la vie trouvent place chez Giedré comme dans « La Bande à Jacky ».

Avec un ton qui n'a pas d'équivalent à l'heure actuelle, Giedré montre qu'un parcours hors des sentiers battus et des grosses machines à promotion n'est pas forcément synonyme de confidentialité. La jeune femme glisse son blond minois au demeurant pas désagréable entre les figures de Pierre Perret et Georges Brassens, ce qui n'est pas un mince exploit et mérite d'être salué tout comme les douze titres de ce best of qui se conclut de manière très philosophique sur l'air de « On fait tous caca ».

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