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Pierre Perret

Auteur du Zizi, (son plus gros succès, en 1975), du Tord boyaux, des Jolies colonies de vacances, Pierre Perret a le verbe fleuri et la langue facile. Tour à tour drôle ou drolatique (Tonton Cristobal, Cuisse de mouche), il sait être grave mais toujours avec une langue savoureuse. Il se joue des mots avec musicalité, humour, tendresse et poésie, maniant l’argot comme personne, au point de réécrire Les fables de La Fontaine. Chanteur populaire, auteur-compositeur-interprète, Pierre Perret (né le 9 juillet 1934 à Castelsarrasin) s'illustre par un répertoire hétéroclite composé tour à tour de chansons enfantines, comiques, grivoises, légères ou engagées, qui naviguent entre humour et tendresse.
On l’a comparé, à ses débuts, à Georges Brassens (qu’il admire et dont il deviendra l’ami, partageant avec lui l’amour de Paul Léautaud) et, par bien des points, ils se ressemblent, mais en approfondissant l’art de ce jongleur de mots et d’idées, c’est dans l’art du music-hall que se situent ses fondations. Ainsi certaines de ses chansons appartiennent à la tradition des chansons paillardes. Cependant, outre ce ton gaillard, il compose également des chansons sociales : Lily en 1977 (anti-raciste), Mon p’tit loup (sur le viol), Y'a cinquante gosses dans l'escalier (sur la vie difficile des gens en HLM), Riz pilé (sur la famine), Ma nouvelle adresse (sur la vie des travailleurs), Vert de colère (sur l’écologie), La petite kurde (sur la guerre), Mourir du tabac (sur la cigarette), Elle attend son petit (sur l’avortement) ou poétique, comme Blanche ou La cage aux oiseaux. Il a également écrit un certain nombre de chansons engagées, toujours sur un ton guilleret, telles Au nom de Dieu, Dealer, La mondialisation ou encore La bête est revenue. Sortie en 1998, cette chanson contre le Front National lui vaut de nombreuses lettres d’insultes. Suite à l’album du même nom, il fera une tournée, passant notamment au Festival des Vieilles Charrues, où il jouera devant 60 000 personnes.
En marge de la chanson, on l’a croisé sur le grand écran comme comédien dans Les patates de Claude Autant-Lara ou Le juge de Jean Girault. Comme écrivain, il a publié de nombreux ouvrages sur la langue française ( Adieu, Monsieur Léautaud, Les pensées, Le Petit Perret illustré par l’exemple ) et plusieurs sur la gastronomie, son autre grande passion, dont Le petit Perret gourmand, Tous toqués, Les poissons et moi et La cuisine de ma femme). Il écrit tant et si bien qu’il entre en 1988, à la demande de Michel Rocard, alors Premier ministre, au Conseil supérieur de la langue française, où, avec les autres membres, il explore les questions relatives à l’usage, l’aménagement, l’enrichissement et la promotion de la langue, honneur impressionnant pour un titulaire du seul certificat d’études, dont, cependant, vingt-deux écoles portent aujourd’hui le nom. A ce spécialiste de la langue française, on doit aussi Jurons, gros mots et autres noms d’oiseaux, Anthologie de la poésie érotique , ainsi qu’une Anthologie de la chanson érotique qui sera triple Disque d’Or.
Laissez chanter le petit ou la balade de Pierrot est un ouvrage biographique illustré de photographies, où il raconte précisément comment sont nées ces chansons. Il mène ensuite une importante tournée, édite l’album Éroticoquines. En 2001, il devient membre du très sérieux Comité d’Orientation pour la Simplification du Langage Administratif, où il côtoie, à côté d’autres artistes, des linguistes, mais aussi les dirigeants de la Caisse d’Allocation Familiales, du Secours Populaire ou de l’association de consommateurs Que Choisir.
En 2002, il est honoré du Prix Alphonse Allais, seul prix littéraire à récompenser l’humour, tandis qu’il publie Le parler des métiers, recensant le vocabulaire imagé et souvent très drôle de cent quarante-cinq professions. Quelques années plus tard, les librairies accueillent son autobiographie, Le Café du Pont, et le réalisateur Manuel Poirier l’adaptera en film en 2009. Dans son disque Mélangez-vous, à côté de chansons égrillardes et de jolis poèmes, il établit le constat des anomalies d’une planète où rien ne se déroule comme on l’aimerait. Prônant la mixité raciale, moyen efficace d’éroder les préjugés, il relève la détresse morale des prostituées, la misère des hôpitaux, et dresse un quasi résumé de l’imbécillité humaine, meurtrière de la liberté d’expression écrit son ami et biographe Alain-Guy Aknin. Et puis, sous forme de pied de nez aux radios, il y rend aussi hommage à celui qui fut son ami et un peu son maître, Georges Brassens, qui, s’il revenait « n’donnerait plus souvent l’aubade à la radio l’matin » parce qu’il n’a pas la bonne couleur sonore…
2007 voit la parution de deux nouveaux livres aux contenus bien différents. D’abord Les petits métiers, d’Atget à Willy Ronis, florilège de surprenants gagne-pains allant du ramasseur de mégots à l’allumeur de réverbères. L’autre ouvrage est une édition actualisée du Perret gourmand, où, en connaisseur avisé, il recommande de manger des choses simples, des mets ayant du goût, et de boire des vins francs, qui sont les meilleurs et les plus rares.
Pierre Perret, quatre-vingt printemps en cette année 2014, est un homme de son temps, sous des airs parfois naïfs, parfois enfantins, reste avant tout le champion de la vérité, dénonçant mine de rien, d’une écriture précise, toutes les bassesses, ignominies et inégalités. Il est l’auteur de trente disques, œuvre d’un poète cherchant en permanence le mot juste dans une phrase soignée, il nous fait le cadeau précise Alain-Guy Aknin, d’un passionné de belle vie dont la vocation semble furieusement être, en matière de chanson, de mettre sans relâche les pieds dans les plats.

Discographie

48 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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