La rencontre (Acoustique) (Acoustique)

Chronique

Deux ans après la sortie de son précédent album Le Chemin, paru au printemps 2013, Emmanuel Moire ne s'est pas reposé sur ses lauriers et propose ce quatrième recueil, La Rencontre, dans un parcours d'une belle continuité puisqu'il fait équipe avec son parolier de toujours, Yann Guillon.

À l'écoute de cette collaboration riche de treize chansons, la parenthèse electro-pop amorcée sur L'Équilibre (2009) paraît déjà loin pour l'interprète révélé par la comédie musicale Le Roi Soleil. Son style entre variété et chanson n'ouvre la porte qu'à quelques réminiscences électroniques d'arrière-plan, parsemées ci et là au détour des arrangements de violon, guitare et piano.

Des deux titres qui ont précédé la sortie de La Rencontre, « Bienvenue » et « Toujours debout », le premier offre un rythme saccadé serti de violons aériens pour évoquer la rencontre d'une vie, tandis que le second, paré d'un accompagnement folk au motif de guitare entêtant, brode une variation autour de la citation nietzschéenne « Tout ce qui ne tue pas rend plus fort ».

Toutefois, c'est par « L'attirance », en acte de naissance logique, que s'ouvre l'histoire de cet album en forme de valse des sentiments. « Par coeur » décrit, par le falsetto caractéristique du chanteur, les ambiguïtés d'une relation épistolaire. « Les Vivants », qui suit, révèle un tempérament plus solide, un tantinet rock, et « Aimer encore » aborde avec romantisme la passion qui perdure, jusqu'à sa belle fin polyphonique. Le morceau-titre surprend par son caractère instrumental, quand les mots s'effacent devant l'évidence.

D'autres effets du balancier amoureux d'un grand ballet sentimental se font sentir, à travers « Tout le monde » et sa guitare chatoyante sur tempo medium, puis « Les beaux jours » et son tapis de cordes en conclusion, ou le duo piano-voix de « Voyager seul », parmi les dernières pièces marquantes d'un minutieux puzzle.

©Copyright Music Story 2015