Jazz at Berlin Philharmonic IV: Accordion Night (Live)

Chronique

Pour sa quatrième édition, le festival Jazz at Berlin Philharmonic, dirigé par le patron du label ACT, Siggi Loch, a eu l'idée de mettre en avant l'accordéon lors de sa soirée du 13 février 2015. Une idée bienvenue qui symbolise la résurgence de cet instrument, longtemps considéré comme le parent pauvre du jazz. Pour ce faire, l'organisateur a réuni sur la même scène quatre virtuoses aux cheminement différents, pour les laisser dialoguer avec un partenaire.

Premier à se présenter, l'Allemand Klaus Paier, de formation classique, interprète un « Tango Loco » sensuel et fougueux en compagnie de la violoncelliste Asja Valcic. Ce départ aux allures de danse brûlante met tout de suite dans l'ambiance d'un album hétérogène, où les styles se suivent et s'entrechoquent. C'est l'objectif visé par ce concert qui enchaîne avec deux pièces exotiques, « South Africa » et « Love », jouées avec entrain par le Malgache Régis Gizavo, également au chant, et le guitariste au toucher lumineux, Nguyen Lê.

Le programme de neuf titres place ensuite le Norvégien Stian Cartensen, en solo dans la composition « Horgalaten », puis en duo avec le violoniste Adam Baldych dans le bien-nommé « Oriental Hoedown ». Très attendu, le Niçois Vincent Peirani occupe le reste de la cérémonie pour une performance parfaitement rodée avec le saxophoniste soprano et partenaire privilégié Émile Parisien.

Les deux récipiendaires du Prix Django Reinhardt s'en donnent à coeur joie sur « Egyptian Fantasy », « Song of Medina » et « 3 Temps pour Michel P » (dédié au précurseur Michel Portal), soit les meilleurs moments de leur premier album en commun, Belle Époque (2014), et d'un opus précédent où ils faisaient momentanément équipe, Thrill Box (2013). Cet enchaînement en forme d'apothéose est suivi d'une version chorale et élégiaque du fameux « Libertango » d'Astor Piazzolla, qui laisse les esprits vagabonder avec tous les protagonistes.

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