In The 7th Moon, The Chief Turned Into A Swimming Fish And Ate The Head Of His Enemy By Magic

Chronique

« A la septième lune, le chef se transforma en poisson nageant, et mangea la tête de son ennemi grâce à un sortilège ». Le plus invraisemblable titre d’album de l’année méritait bien une traduction, et les Kasai All Stars, une saga.



Tous Congolais, mais issus de différentes ethnies, et de différents groupes artistiques, les musiciens de l’ensemble se sont donc retrouvés, en contrainte d’immigration, à Kinshasa, et ce pour des raisons économiques, politiques, et tout simplement par impératif de survie élémentaire. Mus par la nécessité absolue de se faire entendre, ils ont choisi d’amplifier leurs instruments (parfois de manière tout à fait rudimentaire, en électrifiant par exemple un balafon métallique, après l’avoir déposé sur une caisse de résonance de guitare).



Six chanteurs solistes, s’exprimant chacun dans son dialecte d’origine, se bousculent au portillon du micro, pour distiller les climats hypnotiques et saturés d’une musique brutale, et brute. L’inspiration qui a successivement résisté au pouvoir colonial, aux missionnaires prosélytes, et aux groupements sectaires évangélistes congolais, met l’érotisme et l’appel au sexe au centre des préoccupations d’une musique entêtante, fiévreuse, et syncopée.



Une expérience musicale et culturelle qui vaut tous les documentaires ethnographiques, et constitue l’expression la plus vigoureuse et roborative d’art brut qui soit.



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