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Lonnie Johnson

Le rôle de Lonnie Johnson a été capital non seulement dans l'histoire du blues mais aussi dans celle de la guitare. Il a été en effet un des tout premiers, peut-être le premier, à concevoir la guitare en tant qu'instrument soliste joué note par note avec un plectre. Il a contribué à faire de la guitare un instrument aussi noble que le violon ou le piano. C'est d'ailleurs en tant que violoniste et pianiste que le tout jeune Lonnie Johnson anime les tavernes et les maisons closes du quartier de Storyville à La Nouvelle-Orléans. L'influence du jazz de cette ville se fera toujours sentir sur sa musique. Envoyé sur le front européen durant la Première Guerre mondiale, Lonnie pratique la guitare et le banjo au sein des orchestres « nègres » de l'armée américaine. À son retour, il gagne Saint Louis. Son jeu de guitare, arabesques élégantes, blue notes vibrantes, lui permet d'enregistrer de façon continue à partir de 1925 en soliste ou en duo, avec un autre pionnier de la guitare, l'Italo-Américain Eddie Lang, en tant qu'accompagnateur d'innombrables chanteurs (Victoria Spivey, Texas Alexander, Georgia White…) et orchestres (Louis Armstrong, Johnny Dodds).
Un modèle oublié, mais imité. Ce sont pourtant ses disques de ballades et de blues qu'il chante d'une voix douce-amère quelque peu affectée, accompagné d'un robuste pianiste de Saint Louis comme Roosevelt Sykes ou Lil Armstrong, qui en font peut-être le plus populaire des musiciens noirs d'avant-guerre.
Avec sa diction impeccable, son évidente éducation, son professionnalisme, ses manières aristocratiques héritées de sa ville natale, Johnson est un modèle de réussite et de classe pour beaucoup de Noirs américains. C'est lui que voudront imiter Josh White, Scrapper Blackwell, Big Bill Broonzy… et même Robert Johnson ! Puis T-Bone Walker et B. B. King, qui sont ses continuateurs les plus évidents dans le blues électrique de l'après-guerre. À ce moment-là, Lonnie Johnson – malgré quelques derniers succès en 1948 comme « Tomorrow Night » – rencontra beaucoup moins les faveurs du public noir. Il est alors obligé d'exercer divers métiers manuels. Très méfiant vis-à-vis de l'engouement des Blancs pour le blues à partir des années 60, refusant d'être catalogué comme un bluesman, Lonnie Johnson effectue cependant quelques tournées en Europe.
Au moment de sa mort, il en était pourtant réduit à être portier dans un hôtel de Toronto. Malgré une évidente monotonie, l'œuvre de Lonnie Johnson demeure capitale.

G. H.


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