Clear Lake Forest

Chronique

C'est déjà l'heure du sixième album pour The Black Angels et la formation texane ne semble toujours pas montrer de signe d'essoufflement dans un genre qui ne manque pas de grosses mécaniques comme The Black Keys, ni de machines sophistiquées et bien huilées tel Tame Impala, ou de nouveaux prétendants aux dents longues, à l'instar de Temples.

Non seulement la troupe de Christian Bland et Alex Maas sait s'y prendre pour renouveler l'intérêt envers son rock néo-psychédélique teinté d'accents sudistes et de réminiscences sombres et urbaines, mais elle offre avec Clear Lake Forest l'un de ses meilleurs albums, aux côtés du premier Passover (2006) et de l'abouti Phosphene Dream (2010). La forêt qui abrite les sept titres de ce nouvel et mini album est aussi dense et compacte que la production et le son du sextette austinien.

Sous ce qui pourrait paraître comme des pastiches de The Beach Boys mâtiné de The Mamas & the Papas (« Sunday Evening ») ou The Doors marié à la sauce Jefferson Airplane (« Tired Eyes ») se cachent un sens de la mélodie et de l'agencement qui n'ont rien de formules. Sur la meilleure composition du lot placée en fin de parcours, « Linda's Gone », les revivalistes s'entendent à faire renaître The Velvet Underground, le temps d'un hommage déguisé à Lou Reed par la voix et une haie de guitares hérissées. Mieux que de la simple copie, presque de la magie.

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