Bipolaire

Chronique

Si A2H appelle son premier album Bipolaire c'est autant pour son caractère qui passe facilement du joyeux au grave, que pour son parcours qui l'a fait abandonner le rap durant une période. A l'écoute de ce premier album, on croit surtout qu'A2H a bien fait d'aller fureter dans le reggae et le rap rock de Gérard Bastre de Svinkels. A2H profite de la liberté totale que lui offre son propre label Palace, pour réaliser un album qui ne souffre pas d'un manque d'audace.

Bipolaire c'est en premier lieu la possibilité de découvrir le flow précis d'A2H. Loin des textes parfois cachés par des voix imprécises, A2H tient à ce que ce qu'il dit soit parfaitement assimilé. Idem pour la musique qui n'est jamais envahissante, mais s'adapte parfaitement à chaque titres. A2H joue sur des instrus dont la gamme va du gangsta rap (« Laisse faire » avec Deen Burbigo) à la soul, au reggae, et au rock, qui sont tour à tour cités sur les titres de Bipolaire.

A2H parle abondamment de lui (« Bipolaire », « Mon rap ») tout en évitant les excès grossiers de l'ego trip de base. Il se moque des gens trop tranquilles avec « Mme Middle Class », mais aussi de ceux de sa génération sur « Clio grise ». Le regard est toujours aigu, les situations variées, A2H donne du quotidien qui nous entoure une vision proche de celle d'un OrelSan des débuts, la provocation en moins.

Quelle que soit l'humeur du jour, Bipolaire fait partie de ces albums qui ouvrent un parcours. Il revient à A2H de continuer à être clairvoyant pour la suite.

©Copyright Music Story 2015