A la tête du Théâtre des Champs-Elysées (TCE) depuis plus d’une décennie, Dominique Meyer a présenté sa onzième et dernière saison dans la grande maison de l’avenue Montaigne. Venu de l'Opéra de Lausanne en 1999, il quittera le TCE été 2010 pour l'une des plus grandes institutions lyriques : le Staatsoper de Vienne. Il sera alors remplacé par Michel Franck.
« En 1999, nous faisions 130 représentations, dont 17 produites par le théâtre. Nous en sommes à 220 : le TCE en organise lui-même 80 à 90 et en coproduit une quarantaine d'autres », se réjouit Meyer.
Pour cette saison 2009-2010, le TCE confirmera sa place de maison majeure avec notamment huit titres d'opéra qui seront donnés en version scénique, contre quatre spectacles en 2008 – 2009. La saison lyrique s'ouvrira avec une nouvelle production formée d'un diptyque Kurt Weill (Les sept péchés capitaux et Mahagonny Sonspiel), dans une mise en scène de Juliette Deschamps et sous la direction de Jérémie Rhorer.
Attaché à l'opéra vénitien, Dominique Meyer a annoncé une nouvelle Calisto de Cavalli confiée à Christophe Rousset et à Macha Makeïeff. Les autres spectacles seront des reprises : La Cenerentola de Rossini par Irina Brook et avec les instruments anciens du Concerto Köln, Falstaff de Verdi avec pour la première fois dans une fosse parisienne le maestro de l'Orchestre National de France, Daniele Gatti, la Semele de Haendel mise en scène par David McVicar et dirigée par Christophe Rousset, etc. Mais aussi la trilogie Mozart – Da Ponte (Les Noces de Figaro, Don Giovanni, Cosi fan tutte) réglée par le maître baroqueux Jean-Claude Malgoire et Pierre Constant.
« On a fait de ce théâtre le principal lieu de programmation de musique ancienne au monde », s’est également félicité Meyer, qui proposera en 2009 – 2010 une vingtaine de soirées d'opéra en concert et d'oratorio. Une fois de plus, Haendel sera la spécialité de la maison (plus de 120 soirées ont été consacrées au compositeur sous l’ère Meyer !), avec sept œuvres : Rinaldo, Faramondo, Israël en Egypte, Ezio, Berenice, Athalia et Le Messie.
Le TCE se fera temple pour grandes voix (une vingtaine de récitals avec Natalie Dessay, Cecilia Bartoli, Jonas Kaufmann...), proposera quelques soirées de danse (Gala des étoiles, flamenco avec Sara Baras) et une intégrale de l'œuvre d'orgue de Jean-Sébastien Bach « hors les murs » en l'église Saint-Louis-en-l'Ile avec cinq éminents interprètes du Cantor de Leipzig : Bernard Foccroulle, Francis Jacob, Jan Willem Jansen, Michel Bouvard et Benjamin Alard.
D’autres grands noms se produiront lors de cette saison 2009 – 2010 comme l’immense Riccardo Muti, la trop peu programmée Annick Massis ou bien encore Anja Harteros, considérée par le futur maître du Staatsoper de Vienne comme la plus grande mezzo-soprano teutonne actuelle !
Mais la liste de ce feu d’artifice est sans fin : Seiji Ozawa, Mariss Jansons, Ottavio Dantone, David Fray, Franz Brüggen, Kurt Masur, Edita Gruberova, Hélène Grimaud, Marie-Nicole Lemieux, Rolando Villazon, Joyce DiDonato, Philippe Jaroussky, Véronique Gens, Magdalena Kozena, Matthias Goerne, Sandrine Piau, Diana Damrau, Julia Fischer, Grigory Sokolov, les sœurs Labèque, Alexandre Tharaud, Nikolaï Lugansky, Franz Welser-Möst, Christian Thieleman, Antonio Pappano, Truls Mørk, Nicholas Angelich, etc.
Côté symphonique, pour lequel le TCE ne pâlira pas face à la Salle Pleyel, les Parisiens pourront entendre le Philharmonique de Vienne, la Radio bavaroise, le Philharmonia de Londres et l'Orchestre de Cleveland.