Depuis 2005 et sa première édition, le festival a l’habitude de réunir dans sa programmation des groupes légendaires et émergeants. BBmix, septième du nom, ne déroge pas à la règle avec un plateau reliant trente ans de cultures pop, des aventuriers d’hier aux défricheurs d’aujourd’hui.
Après le succès public de son édition 2010, le festival BBmix se devait de répondre présent encore une fois. C'est chose faite avec cette année encore une programmation fine et pointilleuse pour ce festival devenu totalement incontournable.
Cette manifestation, à taille humaine, se déroulera du 21 au 23 octobre à Boulogne Billancourt, à vingt minutes du centre de Paris. L’occasion de voire sur scènes de nombreux artistes dont les apparitions sur le sol français se font trop rares.
La programmation 2011 en détail :
VENDREDI 21 OCTOBRE :
SILVER APPLES (Etats-Unis)
La venue de SILVER APPLES risque à coup sûr de marquer l’histoire du festival BBmix. Son premier album daté de 1968 a tout simplement révolutionné les musiques électroniques. Pionnier du croisement rock / electro, son style minimaliste, hypnotique, dissonnant, anticipait non seulement la musique électronique expérimentale et le krautrock des 70's mais aussi la dance music et l’indie-rock des années 90. Auteur de deux albums mythique, Silver Apples et Contact, mais aussi de The Garden, troisième album perdu et ressorti récemment, la venue de Silver Apples en France pour une de ses très rares apparitions en Europe constitue à elle seule un évènement.
ZOMBI (Etats-Unis)
Zombi, duo de space-rock déjanté, arrive tout spécialement des Etats-Unis. Dignes fils spirituels de Silver Apples, Steve Moore et Anthony Paterra ont tournés avec la crème de l’expérimental américain et livrent avec Escape Velocity un des albums les plus intriguants de l’année. Mélodies entêtantes, synthés débridés, rythmes étouffants, hypnotiques : entre Neu et Georgio Moroder, entre Can et les musiques des Carpenters, il y a des ponts spatio-temporels qu’arpentent avec une facilité déconcertante ces deux musiciens hors-normes.
PINHAS / JAUMET : Through the Mists of Time (France)
Légende des 70's françaises, Richard Pinhas est un des guitaristes compositeurs les plus aventureux de ce côté-ci de l’Atlantique. (voir son groupe HELDON, ses collaborations avec Magma et Pascal Comelade ou encore avec les écrivains Gilles Deleuze, Norman Spinrad ou Maurice Dantec.) Indépendante et innovatrice, sa musique est aussi une grande influence dans le monde du rock électronique. C’est donc presque tout naturellement que s’est créé ce duo avec la moitié du célèbre duo parisien Zombie Zombie, dont le premier album, Night Music, sorti chez Versatile en octobre 2009, a été mixé par Carl Craig. Leur musique, à coup sûr, cosmique, intemporelle, sera au sens propre inouïe puisque leur concert à BBmix sera un de leurs premiers concerts français.
SAMEDI 22 OCTOBRE :
THE MONOCHROME SET (Angleterre)
Quintet légendaire, formé en 1978, célèbre pour ses paroles incisives, hautement ironiques, la voix profonde et laconique de son chanteur, Bid, Prince Indien, et la clarté pop chirurgicale de son guitariste Lester Square, Monochrome Set, à la pop new-wave dandy et sophistiqué, aura tout simplement apporté la touche de mystère, d’élégance et d’invention excentrique qu’il manquait au punk en ce début des années 1980. Le groupe post-punk le plus élégant d’Angleterre - à qui les Smiths, Franz Ferdinand ou Graham Coxon doivent tous quelque chose - est de retour avec ses membres originaux pour un concert immanquable.
THE LUYAS (Canada)
Les bonnes fées n’ont pas oublié de se pencher sur le berceau des LUYAS, nouveau né de cette prolifique nouvelle scène pop-rock canadienne. Portées par la voix enchanteresse et haut perchée de Jessie Stein et accompagnées par les instrumentations célestes de musiciens de Bell Orchestre ou Arcade Fire, les mélopées envoutantes de The Luyas sont de petites pièces d’orfèvrerie riches de mille sons et inventions de toutes sortes (guitares étranges conçues par le luthier fou Yuri Landmann, arrangement de cordes luxuriants, installation scénique totalement originale tout en bricolages lumineux…). Après un passage remarqué au printemps, (tournée avec The Dodos), The Luyas investit le Carré Bellefeuille pour éclairer le Festival BBmix de sa bonne humeur contagieuse.
ARCH WOODMANN ENSEMBLE (France)
Arch Woodmann ne cessera jamais de surprendre. Avec Mighty Scotland, sorti il y a près d’un an, Antoine Pasqualini avait su tirer le meilleur de ses influences anglo-saxonnes pour offrir un album majestueux, tiraillé entre randonnées bucoliques et vadrouilles urbaines. Complètement revisité pour la scène, accompagné, en création spéciale pour BBmix, d’un quatuor classique où clarinette, violon, violoncelle et cor sublimeront la finesse des ses arrangements, son album se découvre une deuxième vie. Debout au chant et à la batterie, en véritable chef d’orchestre, Antoine, aka Arch, guide ses musiciens et captive son auditoire.
ARAT KILO (France)
Arat Kilo est une erreur de la nature. Jeune groupe français égaré quelque part en région parisienne en 2011, Arat Kilo est un des tout meilleurs groupes de musique Ethiopienne des années soixante. Pulsation groovy, échappées lancinantes, aux confins du langoureux, pas si loin finalement du Blue Note période sixties. Avec des invités aussi prestigieux que la chanteuse malienne Rokia Traoré, le rappeur Socalled, ou le vibraphone du vétéran Mulatu Astatqé, un des pères de ce jazz à l’Ethiopienne, leur deuxième album fait déjà figure de consécration.
Ms GOOD (France) - Lauréat du tremplin GO WEST
Multi-instrumentistes, chanteurs hors-pairs, champions d’un folk-rock millésimé 1972, à la croisée de The Band, The Duke & The King, Grizzly Bear ou autre MGMT, les quatre de Mrs Good ont pas mal d’atouts dans leurs manches : Des chansons imparables, une énergie et une bonne humeur contagieuse et communicative à faire pâlir Jonathan Richman, et comme un sixième sens de la scène peu commun pour un groupe français. En un mot ? Les Mrs Good ont la classe.
JOHN & BETTY (France) – Lauréat du tremplin GO WEST
Dogme Lo-Fi oblige, JOHN&BETTY, adeptes de la scène anti-folk, (Hermann Dune, Jeffrey Lewis, Adam Green), composent des chansons dans leur salon et les enregistrent dans la cuisine… John est à la six-cordes Silvertone et Betty, debout, aux percussions. Ils chantent tous les deux des chansons qu’on dirait réchappées du Velvet Underground N°3. Oui mais comme s’il avait été produit par Lee Hazelwood. Une certaine idée du bonheur. Will happiness find us, leur bien nommé premier album est sorti à l’automne 2010.
DIMANCHE 23 OCTOBRE :
ERIC TANDY (France) Vidéo Conférence à 17h
« Punk 77, une courte histoire provinciale française »
Parrain secret d’une certaine écriture rock à la française - insolence, détachement, ironie bien senti - Eric Tandy, parolier puis journaliste a vécu les premiers balbutiements du punk en France. Toutes ses chansons écrites à l’époque pour les Olivensteins, tout juste ressorties cette année, font l’objet d’un culte passionné. « Fier de ne rien faire », depuis reprise par les Wampas, fait aujourd’hui figure de classique. En 1977, il animait un magasin de disques indépendant, à Rouen : Les Clash y ont donné leur premier concert en France, les Dogs y enregistraient leur premier 45t. C’est tout cela et plus encore qu’il évoquera spécialement pour BBmix lors d’une conférence, « Punk 77, une courte histoire provinciale française », illustrée de la projection d’un docu millésime 77, “Perfect Boy. Rock à… Rouen”, diffusé dans Les enfants du Rock et resté totalement invisible depuis.
BARDO POND (Etats-Unis)
Le mystère le mieux gardé de la musique psychédélique lo-fi de ces dix dernières années, tour à tour catalogué, space-rock, acid-rock, post-rock, shoegazing, esoteric abstract post-core, BARDO POND est tout ça à la fois. Regroupé autour des guitares débridées des deux frères Gibbons et de la chanteuse Isobel Sollenberger, Bardo Pond est déjà célèbre pour ses concerts hallucinés : Guitares Fuzz, filtres Moog, mélodies aériennes, violons et flutes traversières… Comme si le Jefferson Airplane reprenait My Bloody Valentine ?
THE SKULL DEFEKTS (Suède)
Attention toute exposition aux drones des SKULL DEFEKS provoque des effets irrémédiables sur votre métabolisme ! Nos quatre suédois, guitares acérées entre les dents, basse lourde dans les genoux, rythmiques folles, voix fantomatiques sorties d’un délire extasié, balancent un rock no-roll archaïque pour le moins irrésistible. Birthday Party et Jesus Lizard, références évidentes, sont bien sûr convoqués. Pourtant leur musique s’échappe largement de ces influences pour explorer un culte chamanique tout à fait unique. Dans le prolongement des invitations faites les années passées aux Warlocks, The Drones, et Swans, la venue de THE SKULL DEFEKTS explore une facette avant-gardiste, no-wave et intense de la programmation de ce BBmix 2011.
AGATHE MAX (France)
Musicienne virtuose, mais également vidéaste, artiste lyonnaise activiste, AGATHE MAX a joué ces dernières années avec les plus barrés des artistes européens : Carla Bozulich, Jonathan Kane, Rhys Chattam, David Daniell, Melt Banana… Respectivement membre de Brown Recluse, Sun God Motel, A promise is yours, son dernier album a paru sur le très côté label de musiques différentes : Table of Elements. Souvent improvisée autour de son violon trafiqué, distordu, réenregistré, (comme si le tour jeune John Cale s’était réincarné ?) sa musique est hypnotique, entrainante et déstructurée, crue et pourtant sophistiquée. Elle est une invitation au voyage, un voyage dans les profondeurs organiques de sentiments enfouis. Païenne, sensuelle et spirituelle, envoutante, violente et sans limites, Agathe Max réinvente son instrument, le violon.
APES DID ENSEMBLE (France) - Lauréat du tremplin GO WEST
Les singes l’ont fait ensemble il y a bien longtemps et l’humanité s’est fait un point d’honneur à ne pas leur ressembler. C’est pourtant en laissant aller leurs instincts les plus primitifs que les quatre membres d’APES DID ENSEMBLE ont déconstruit une musique mathématique et percutante. Leurs morceaux sont une progression constante vers le chaos et la légèreté. Un son math-pop frénétique exécuté dans des shows toujours apocalyptiques.
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