Robben Ford au zénith

Discrète mais redoutable gâchette blues, Robben Ford prouve à chaque album qu’il est l’un des guitaristes les plus raffinés et virtuoses à la fois de sa génération. Pour Into The Sun enregistré par Niko Bolas (Neil Young, My Morning Jacket, Boz Scaggs...), le Californien sexagénaire s’est entouré d’invités triés sur le volet : le bluesman le plus soul de la terre Keb’ Mo’, le magicien de la pedal-steel Robert Randolph, Warren Haynes de Gov’t Mule, la chanteuse ZZ Ward, le Sudiste Tyel Bryant et le génial Sonny Landreth. Avec ce disque classe et classique, Ford ne cherche pas à réinventer la roue mais plutôt à fusionner habilement tous les styles qu’il affectionne depuis toujours. Le blues évidemment, mais aussi la soul et la pop, le rock et également le jazz. Même côté guitares, l’éclectisme est de mise et le bonhomme passe d’une Gibson SG de 1963 à une de 1964, puis il attrape sa Telecaster chérie de 1960 et enfin sa Gibson acoustique B-25. Un festival de manches pour un festival de saveurs sonores. Après l’écoute de cet Into The Sun, on comprend aisément pourquoi Robben Ford fut embauché par des gens nommés Miles Davis, Joni Mitchell, George Harrison, Bonnie Raitt, Barbara Streisand, Charlie Musselwhite ou bien encore Rickie Lee Jones…