Deer Tick, classique et choc

Les années passent et les albums de Deer Tick commencent à s’accumuler tranquillement, sans faire trop de bruit… Le dénommé Negativity, paru il y a quelques semaines, est ainsi le cinquième livré par la bande du charismatique John McCauley. Des jeunots originaires de Providence, à peine sortis des problèmes d’acné, et qui récitent avec grande classe l’équation Rolling Stones période Exile On Main Street, divisé par Neil Young, plus Dylan et Springsteen, moins Del Fuegos sur racine carrée de Green On Red et surtout des Replacements. Certes, cette farandole de références est sans doute un brin lourde à porter et peut-être tirée parfois par les cheveux (gras) mais l'affaire gère plutôt bien l'héritage des Anciens pour abuser de cet excessif name dropping... Souvent alcoolisée, la voix de plantigrade enrhumé de McCauley mêlée aux guitares mi-classic rock, mi-country alternative, de ses hommes de main, donne à cet ensemble une tenue rare et surtout très efficace. Point de touches electro- ici, ni de folk vaporeux-machin, non, juste du rock’n’roll basique et bon, sans prétention… Un rock’n’roll qui prend une toute autre ampleur sur scène, véritable terrain de prédilection de Deer Tick. Ce qui tombe plutôt bien vu qu’ils seront sur la scène de la Flèche d’or, à Paris, le 25 janvier 2014, pour défendre ce Negativity, un disque sans doute moins frontal que ses prédécesseurs et plus introspectif. Deer Tick donne ici à sa facette groupe de bar un éclairage plus posé, musicalement plus riche. Un vrai disque charnière en somme. Pour patienter le concert parisien du mois prochain, le clip du single The Dream's In The Ditch :