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Amália Rodrigues

Cantonné pendant un siècle dans les tavernes et les ruelles mal famées, le fado acquit ses lettres de noblesse et son statut de miroir de l’âme portugaise grâce au talent et à la passion d’une femme : Amália Rodrigues.


Fille de petits ouvriers, Amália da Piedade Rebordão Rodrigues est contrainte à abandonner ses études à 12 ans pour aider sa famille. Marchande de rue ou ouvrière textile, elle chante pour se donner du courage en accomplissant son labeur. Par sa voix, elle émeut, elle bouleverse, tant et si bien qu’on la presse de participer à des concours qui lui ouvrent les portes de maisons de fado. Le bouche-à-oreille est tel que bientôt, ces auberges deviennent trop petites pour accueillir le public d’Amália.


Après la Seconde Guerre mondiale, sa carrière s’étend au cinéma et à l’international. Les musiciens et les poètes se pressent pour lui composer des fados sur mesure. En 1957, Charles Aznavour lui écrit Aïe ! Mourir pour toi, qui finit d’asseoir sa popularité dans l’Hexagone. En 1962, la rencontre avec le musicien franco-portugais Alain Oulman est un tournant dans la carrière d’Amália Rodrigues. Il lui compose des fados en adaptant les grands poètes portugais, anciens comme Luís de Camões ou contemporains tels Pedro Homem de Mello ou Luis Pastor de Macedo. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde : certains ironisent en qualifiant ces œuvres d’opéras et raillent leur complexité, d’autres se scandalisent que l’on ait osé toucher aux textes classiques. Plus gênante est l’intervention de la police d’Etat qui, ne supportant pas des allusions aux persécutions politiques décelées dans un texte de David Mourão-Ferreira (Abandono), interdit le disque sur lequel il se trouve. Considéré comme un agitateur, Alain Oulman finit par se faire emprisonner en 1965, mais est libéré peu après, grâce à l’intervention d’Amália.


Après la révolution des Œillets, en 1974, on reproche à Amália Rodrigues, qui n’a jamais cessé de chanter durant les années Salazar, ses relations avec le pouvoir fasciste. Elle est mise à l’écart durant une décennie. Mais dans le cœur des Portugais, rien ni personne ne peut la remplacer. En 1985, son retour sur scène est un triomphe. L’histoire d’amour entre le Portugal et Amália peut à nouveau s’épanouir et briller au-delà des frontières physiques et temporelles. Lorsqu’elle disparaît en octobre 1999, le Portugal est abasourdi. Trois jours de deuil sont déclarés, la campagne électorale, alors en cours, est suspendue et les larmes ne cessent de couler.


En tirant sa révérence à l’aube d’un nouveau millénaire, celle qui a apporté sa modernité au fado laisse d’abord cette musique orpheline, mais elle a fait naître des vocations. Peu à peu, des chanteuses et des chanteurs sortent de la paralysie qui a suivi la disparition de cette reine. Ils bousculent les conventions et ajustent cet art à leur époque, tout en restant profondément fidèle à l’essence du fado et à la mémoire d’Amália Rodrigues. © BM

Discographie

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