Le grand claveciniste jouera ses deux compositeurs de prédilection à Paris au Théâtre des Bouffes du Nord le 12 janvier.

Il est l’un des clavecinistes les plus marquants de sa génération. Sa virtuosité ahurissante en fait l’interprète de Domenico Scarlatti par excellence, alors même que sa maîtrise de l’architecture musicale le rend irremplaçable chez Bach, sans compter une inspiration qui donne toute leur profondeur poétique aux Byrd, Bull et autres Campion et tout son mystère raffiné à Couperin. Sur scène, seul face à son instrument, Pierre Hantaï est l’aimant de toute cette magie. Une magie à déguster, lundi 12 janvier, au Théâtre des Bouffes du Nord, où le claveciniste jouera Bach et Scarlatti.

L’apparition de Pierre Hantaï sur les scènes musicales a été le fait d’un véritable prodige, tant ses premiers pas musicaux ont d’emblée imposé une personnalité aussi forte qu’originale.

Alliant virtuosité époustouflante, rigueur architecturale, puissance expressive et honnêteté scrupuleuse face à la partition, le claveciniste français s’est hissé au sommet des claviéristes actuels, notamment dans la musique de Jean-Sébastien Bach ou de Domenico Scarlatti dont il est un spécialiste mondialement reconnu.

Né à Paris en 1964, Hantaï entame son véritable apprentissage de la musique à l’âge de 11 ans, ses premières leçons de clavecin ayant lieu rapidement avec Arthur Haas : véritable coup de foudre, qui le décide à se consacrer pleinement à cet instrument. Très tôt, il donne ses premiers récitals, remporte plusieurs prix internationaux et fonde un ensemble de musique de chambre avec ses frères non moins talentueux, Marc à la flûte et Jérôme à la viole (Jérôme se tournera progressivement vers le pianoforte, dont il est aujourd’hui un spécialiste éminent). Il passe alors deux années décisives à Amsterdam auprès de l’immense Gustav Leonhardt, qui l'invite à jouer sous sa direction.

Devenu membre et soliste de La Petite Bande, il est rapidement sollicité comme soliste pour des concerts d'orchestre ou de musique de chambre par les grands pionniers de la révolution baroque : Philippe Herreweghe, Jordi Savall ou Sigiswald Kuijken prennent acte de l’éclosion d’un talent exceptionnel.

Désormais, Pierre Hantaï joue le plus souvent comme soliste dans les plus grands festivals et les plus prestigieuses salles tant en Europe qu'aux Etats-Unis et au Japon. Des récitals au Théâtre du Châtelet, à la Cité de la Musique de Paris, au MC2 de Grenoble, au Festival de Katowice en Pologne, mais aussi aux Festivals de Saintes, La Roque d’Anthéron, d’Utrecht, d’Innsbruck, Anvers, comme également au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, à l’Arsenal de Metz, au Concertgebouw d’Amsterdam, ou à la salle Gaveau à Paris.

En 1985, Hantaï franchit une étape importante en fondant Le Concert Français, petit ensemble orchestral qu'il dirige du clavecin : l'ensemble acquiert très vite une réputation internationale. Mais du fait de l'intense activité de concerts de Pierre Hantaï et de ses complices, le Concert Français entre en sommeil provisoire : c’est en grande formation qu’il effectue un brillant retour au Festival de la Roque d'Anthéron 2004.

La discographie d’Hantaï est évidemment le reflet de sa personnalité et de l’importance de sa carrière. On remarque les enregistrements unanimement salués par la critique des Variations Goldberg (Opus 111), des Concertos BWV 1052, 1054, 1044, des Toccatas, suites et sonates, Fantaisie chromatique de Bach, les pièces pour clavier de John Bull, le Concerto op. 107 de Mozart ou encore les Sonates de Scarlatti.

Le site officiel du Théâtre des Bouffes du Nord