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Mirella Freni

Une très grande artiste toute simple, c’est bêtement dit, mais c’est aussi le leitmotiv de toux ceux qui ont côtoyé Mirella Freni à la scène comme à la ville. Sa vie ressemble à un scénario de « soap opera » : l’histoire d’une petite fille rieuse qui joue avec Luciano, son copain de quartier né la même année qu’elle, son talent précoce de chanteuse qui lui fait chanter, à 10 ans, Sempre libera, le grand air de La Traviata,  à la fin d’une repas de famille, accompagnée par un autre copain, Leone, qui a un an de plus qu’elle et qui touche à peine les pédales du piano. Oui, mais voilà, l’un est Luciano Pavarotti et ils se retrouveront sur scène leur vie durant dans des duos que le disque et l’image ont préservé, l’autre c’est son futur mari, le pianiste Leone Magiera avec lequel elle collaborera longtemps.


Mirella Freni, au-delà de l’historiette, c’est une des plus longues et des plus belles carrières de la seconde moitié du siècle dernier qui commence à Modena, sa ville natale en 1955 pour s’achever cinquante ans plus tard, en 2005, à Washington avec La Pucelle d’Orléans de Tchaïkovski, un nouveau rôle, celui de Jeanne d’Arc, qu’elle apprend à…70 ans ! Une telle longévité est exceptionnelle pour une soprano. C’est qu’au-delà de ses capacités physiques particulières, Mirella Freni a su construire sa carrière, lentement, patiemment, en abordant des rôles de plus en plus dramatiques qui ont succédé aux rôles légers, Micaëla, Zerlina, de ses débuts. Les Milanais, si souvent sarcastiques ou carrément méchants,  l’appelleront longtemps « la prudentissima » avant d’en faire leur préférée. Que de sacrifices dans sa vie personnelle pour se maintenir à un tel niveau pendant si longtemps, mais que de joies aussi, car la cantatrice a toujours adoré ce qu’elle faisait, incarnant des rôles qu’elle a aimé, de son propre aveu, comme des enfants.


Ses rôles ? Mimi bien sûr, qu’elle a chanté si souvent avec Luciano Pavarotti avec Karajan ou Carlos Kleiber. C’est avec Karajan, en 1963 dans Falstaff (Nanetta)  qu’elle fait ses débuts à la Scala de Milan qui deviendra sa seconde maison, tout en devenant du même coup une des cantatrices favorites du maestro autrichien. Cio-Cio San (Madama Butterfly) reste un de ses rôles fétiches, de même que Suzanne des Noces de Figaro. Peu à peu, Mirella Freni oriente son répertoire vers des rôles plus dramatiques, Elisabeth de Don Carlos, Desdemona d’Otello, Leonora de la Force du destin, allant jusqu’à Aïda. Dans les années 1990, elle chante des rôles véristes comme Adrienne Lecouvreur de Cilea, André Chénier et Fedora de Giordano. Sous l’influence de son second mari, la basse bulgare Nicolaï Ghiaurov, Mirella Freni a abordé les rôles tchaikovskiens, Tatiana (Eugène Onéguine) et Lisa (La Dame de Pique) qui sont devenus sa spécialité.


Sa voix juvénile et phonogénique dotée d’une grande souplesse lui a permis d’aborder un vaste répertoire qu’elle incarnait en scène avec beaucoup de naturel. Aujourd’hui Mirella Freni s’adonne à l’enseignement et aux master classes, tout en déplorant le manque cruel de véritables professeurs de chant pouvant former des jeunes artistes en leur donnant la technique nécessaire pour surmonter toutes les difficultés d’un ouvrage lyrique. L’abondante discographie de Mirella Freni est complétée par de nombreuses captations qui témoignent de son art incomparable et d’une carrière exemplaire sans tapage médiatique et seulement au service de la musique.


© FH – décembre 2017 /Qobuz

Discographie

57 album(s) • Trié par Meilleures ventes

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