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Maurice Chevalier

Figure du music-hall dont la carrière s'étend sur une bonne partie du XXe siècle, Maurice Chevalier fut l'un des artistes français les plus connus à l'étranger, en particulier aux États-Unis où il s'est maintes fois produit. Né dans le quartier de Ménilmontant à Paris le 12 septembre 1888, l'enfant issu d'une famille modeste quitte très tôt l'école pour travailler. Attiré par le monde du spectacle, le cirque puis la chanson, il forme avec son frère Paul le duo « Chevalier Brothers » avant de faire ses débuts à douze ans au Café des Trois Lions. À l'affiche du Casino des Tourelles, il adopte la tenue qui fixera sa gloire, avec costume et canotier. D'un café-concert ou d'un cabaret parisien à l'autre, puis en tournée à travers les provinces, il multiplie les prestations par centaines jusqu'à sa consécration à l'Eldorado de Paris en 1909 et pendant trois saisons dans une revue des Folies-Bergère. Après une brève liaison avec Fréhel, Maurice Chevalier se lie à Mistinguett avant de partir au service militaire et à la guerre où il est blessé par un obus. Libéré en 1916, il retrouve sa bien-aimée avec qui il forme un duo aux Folies-Bergère, au Théâtre Femina, au Théâtre Marigny et au Casino de Paris en 1918. L'année qui suit leur séparation voit le chanteur et danseur de claquettes réaliser son premier enregistrement en marge de concerts londoniens. Sa carrière discographique poursuivie en France en 1920 va s'étendre sur un demi-siècle, jusqu'aux dernières séances de 1970 et connaître de nombreux succès, à commencer par « Dans la vie faut pas s'en faire » (1921) et « Valentine » (1924). Entre temps, il triomphe en 1922 dans l'opérette Dédé et tente une première aventure américaine, dans la comédie musicale à Broadway et dans le cinéma à Hollywood. Sous contrat avec les studios Paramount, il joue dans La Veuve joyeuse d'Ernst Lubitsch (1934) et entame une liaison avec Marlene Dietrich. De retour à Paris, il renoue avec les revues et chante « Prosper » (1935), « Ma pomme » (1936), « Ça fait d'excellents français » (1939), qui sont autant de classiques ajoutés à son répertoire. Malmené après la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle il chante dans la revue Bonjour Paris et pour les soldats français détenus en Allemagne, en échange de la libération de certains, l'amuseur fait son retour sur scène en 1945 et joue dans Le Silence est d'or de René Clair (1947), avant une nouvelle tournée américaine. En 1957, Billy Wilder l'engage dans Ariane avec Audrey Hepburn et Gary Cooper et l'année suivante, Vincente Minnelli le fait jouer dans la comédie musicale Gigi, aux côtés de Leslie Caron et de Louis Jordan. Récompensé par un Oscar d'honneur en 1959, l'acteur remporte trois Golden Globes dont un pour Fanny (1961), trois Laurel Awards et, en 1971, un Grammy Award pour sa contribution vocale au dessin animé Les Aristochats. Populaire dans le monde entier, comme en témoigne son étoile sur le Walk of Fame à Hollywood (1960), l'artiste arrivé à l'automne de sa vie s'essaie au rock dans « Le Twist du canotier » avec Les Chaussettes Noires et reprend les Beatles avec « Le Sous-marin vert » en 1966, avant de mettre un terme à sa carrière par une tournée mondiale en 1967 et une dernière apparition au Théâtre des Champs-Élysées, le 20 octobre 1968. Fait officier de la Légion d'honneur en 1969, Maurice Chevalier s'éteint le 1er janvier 1972 à l'âge de 83 ans.


©Copyright Music Story Loïc Picaud 2023

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