Prestige, c'est le nom donné depuis 1975 chez Elipson à des enceintes qui se sont forgé une solide réputation auprès des amateurs. Plus de quatre décennies plus tard, en 2016, cette appellation est toujours utilisée par la marque et a donné naissance à une gamme d'enceintes bien en phase avec leur époque.
De plus, celles-ci utilisent sur chaque haut-parleur un pourtour en silicone sculpté multi facettes rappelant la forme du diamant, minimisant l’effet de baffle et polarisant de manière parfaitement symétrique les hautes fréquences pour reproduire le registre aigu et assurant au haut-parleur de grave-médium un recouvrement optimal avec le tweeter.
Parallèlement à des modèles passifs destinés au marché traditionnel de la Hi-Fi et du cinéma domestique comprenant deux enceintes compactes (Facet 6B et 8B), deux enceintes colonnes (Facet 14F et 24F), deux enceintes centrales (Facet 11C et 14C), et deux caissons de basses (Facet Sub8 et Sub10), Elipson propose également, de manière judicieuse, une déclinaison active et connectée de l'enceinte compacte Facet 6B qui porte le nom de Facet 6B BT, le suffixe BT signifiant Bluetooth, mais de plus compatible aptX.
Cette enceinte compacte, qui permet non seulement de recevoir des fichiers audio numérique, éventuellement codés en aptX et donc restitués en qualité quasi CD, dispose également d'une connectique analogique et numérique lui permettant de constituer le cœur compact d'une petite chaîne Hi-Fi offrant des prestations sonores de qualité, et nous vous invitons maintenant à la découvrir au travers de ce banc d'essai.
Présentation
Les enceintes Elipson Prestige Facet 6B BT optent pour une présentation classique, relativement sobre et agréable, rehaussée par les couronnes sculptées autour des haut-parleurs. Ce sont des modèles compacts dont le coffret, disponible en trois finitions, noir, blanc, noir/noyer, présente un arrondi sur ses quatre arêtes horizontales. Les caches haut-parleurs, tendu de tissu noir et munis d'aimants, peuvent entièrement masquer les façades.
C'est dans l'enceinte de gauche qu'est intégrée l'électronique et sa face avant est équipée d'une petite fenêtre ronde où prend place le récepteur infrarouge de la télécommande ainsi qu'une LED bicolore, rouge en mode standby et blanche fixe en fonctionnement, clignotant lors de la réception d'ordres de la télécommande.
En face arrière débouche l'évent d'accord du haut parleur de grave et prend place, sur l'enceinte de gauche, la plaque technique.
Une entrée stéréo sur prises Cinch permet de brancher une source auxiliaire comme un lecteur de CD en sélectionnant Line avec le switch situé en dessous ou une platine vinyle en sélectionnant Phono. Une seconde entrée auxiliaire sur prise Jack 3,5 mm stéréo est également présente ainsi qu'une sortie pour brancher un subwoofer. Vient ensuite une entrée numérique optique S/PDIF et le réglage de volume avec pression centrale pour sélectionner l'entrée. Une paire de borniers de bonne qualité permet le raccordement de l'enceinte de droite et on pourra mettre l'électronique totalement hors tension grâce à un interrupteur.
Réalisation
Le tweeter est un modèle à dôme soupe en tissu de 25 mm de diamètre. Il est chargé par une amorce de pavillon en métal et reçoit la couronne Facet chargé de diffracter les ondes sonores à proximité de la zone d'émission.
Le boomer fait 14 cm de diamètre et sa membrane en papier reçoit en son centre une ogive de dispersion favorisant l'émission sonore des fréquences les plus élevées qu'il doit reproduire. Comme le tweeter, il est entouré d'une couronne Facet.
Sur la vue ci-dessous on peut voir que le coffret de l'enceinte est réalisé en médium de 15 mm d'épaisseur, ce qui garantit une bonne rigidité en regard de la taille de l'enceinte, d'autant que la façade de 18 mm d'épaisseur, qui est rapportée, est réalisée en acier. On aperçoit la carcasse emprisonnant l'aimant du boomer qui fait le confortable diamètre de 9 cm et se voit dotée d'un aimant monté en opposition de pôles afin de concentrer le flux dans l'entrefer.
L'électronique comporte trois cartes principales superposées et interconnectées par diverses nappes de fils. Celle le plus en bas (à gauche sur la photo) correspond à l'alimentation à découpage. Au milieu se trouve la carte d'amplification et au-dessus prend place la carte avec les différentes entrées et réglages ainsi que le récepteur Bluetooth aptX et la conversion numérique analogique et le filtrage, carte que l'on peut découvrir en détail ci-après.
Le module de réception Bluetooth aptX prend place dans le coin supérieur gauche avec son filtre après conversion numérique analogique interne organisé autour d'un amplificateur opérationnel Texas Instruments RC4558. Sur droite se trouve le microcontrôleur de gestion de l'électronique, un modèle STC 15F408AD.
En bas à gauche, le récepteur S/PDIF Cirrus Logic CS8416 (24 bits à 192 kHz) qui prend en charge les signaux numérique en provenance de l'entrée optique, avec, sur sa droite, le convertisseur numérique analogique Wolfson WM8761, 24 bits à 192 kHz également. Plus à droite encore, un processeur audio PT2314E de Princeton Technology assure la commutation des sources, les réglages de volume ainsi que des graves et des aigus.
Les signaux sont ensuite confiés à trois amplificateurs opérationnels RC4558 (en haut à droite), deux pour les booster avant de les envoyer au module d'amplification, le troisième servant de filtre passe-bas pour la sortie subwoofer. Enfin, en bas tout à droite, le correcteur RIAA de l'entrée phono fait usage d'un amplificateur à faible bruit MC33078.
L'amplification est assurée par un modèle à découpage TDA8920CTH de NXP (Philips) pouvant délivrer une puissance maximale de 2x100W.
Ecoute
Afin de prendre en compte l'ensemble de la chaîne de restitution sonore, c'est-à-dire la conversion numérique analogique et l'amplification, nous avons utilisé ces enceintes depuis l'entrée numérique optique en reliant celle-ci à un streamer D-Stream WR100-D, ce qui nous permettait de plus de streamer Qobuz jusqu'en 24 bits à 96 kHz.
Bon, elles ne sont pas bien grosses ces enceintes Elipson Prestige Facet 6B BT, mais il n'y a pas besoin de trop taquiner le volume pour qu'elles se fassent un plaisir de délivrer une restitution sonore solide et pleine de panache, comme nous l'avons remarqué à l'écoute de la célèbre 7ème Symphonie de Beethoven extraite de l'intégrale Beethoven: Symphonies 1 -9 par Bruno Weil conduisant son ensemble Tafelmusik Baroque Orchestra.
Dès les plus faibles volumes sonores, on reconnaît immédiatement la couleur particulière de l'ensemble canadien, spécialement les cordes à l'ancienne (dont nous apprécions la saveur, c'est notre goût), mais il est clair que le faible volume sonore n'est pas vraiment le terrain de prédilection de ces petites enceintes et qu'elles se montrent encore plus plaisantes lorsqu'on les laisse s'exprimer plus librement. Et si l'aigu a une petite tendance à la coquetterie (le système de diffraction semble très efficace), il se garde de tout mauvais goût (le dôme tissu ça a du bon) et globalement la restitution reste relativement homogène.
Pareillement, c'est une restitution aux cuivres glorieux et rutilant de mille feux et aux cordes soyeuses se déployant avec aisance dans l'espace que nous offrent ces enceintes de l'introduction des Vespro della Beata Vergine de Monteverdi dans l'extraordinaire interprétation de Giuseppe Maletto dirigeant La Compagnia del Madrigale et Cantica Symphonia. Pas mal du tout.
Un peu plus riche en graves que les musiques précédentes, Le lac de l'album & de Julien Doré, permet aux enceintes Elipson Prestige Facet 6B BT de nous montrer leurs capacités dans le bas du spectre et elles suivent sans problème l'accompagnement grave, certes pas démentiel, de cette chanson reproduite par ailleurs avec une belle clarté sur la voix et une aération fort appréciable.
Soyons maintenant franchement méchant et envoyons North Star de l'album Tale Of Us. Et bien, ça ne se passe pas si mal que ça et on obtient des niveaux sonores confortables dans le grave sans que les membranes des haut-parleurs ne menacent de traverser la pièce après avoir déchiré leur suspension périphérique. Bon, ne pas trop abuser du volume quand même mais le résultat est plutôt agréablement surprenant d'autant que le reste du message sonore n'est pas gêné par ce qui se passe dans le bas du spectre.
En liaison Bluetooth aptX la restitution offre des qualités sonores très bonnes qui ne nous étonnent plus, bande passante, finesse et dynamique sont au rendez-vous.
Pour conclure, l'enceinte Elipson Prestige Facet 6B BT est une belle et sérieuse réalisation pouvant sans complexe constituer l'élément central d'un système Hi-Fi compact et moderne offrant des prestions sonores de qualité.
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