QIBUZ / Lundi 28 novembre 2016

• Et si Bowie…

Tout le monde pensait que Blackstar était un peu son testament. Un album que David Bowie, se sachant condamné, avait méticuleusement conçu comme un véritable adieu. Mais selon Donny McCaslin, le Thin White Duke travaillait en fait à un autre album. Dans une interview accordée au Times, celui qui restera comme le dernier saxophoniste de la star défunte a laissé clairement entendre qu’il semblait évident que Blackstar ne devait pas être son ultime disque. « Il allait commencé à écrire de nouvelles chansons – ou peut-être qu’il avait déjà commencé, ça restait flou – mais en tout cas il était dans le processus d’un nouvel album avec nous. Je ne pense pas que Blackstar était un quelconque au revoir. » McCaslin qui vient de publier avec son quartet Beyond Now, superbe album hommage à Bowie justement, a même ajouté que le chanteur britannique comptait également refaire de la scène pour la première fois depuis des lustres. « Il n’était pas question d’une vraie tournée Blackstar mais il semblait vouloir nous rejoindre avec mon groupe de manière informelle sur la scène du Village Vanguard, le grand club de jazz newyorkais. Genre un soir, après une répétition, sans aucune annonce officielle. »

• Punk’s REALLY not dead !

Puisque le slogan punk’s not dead semble faire fureur en ces mois de célébration du quarantenaire du mouvement punk, voilà un acte 100%... punk ! Et il est signé par une personnalité bien placée pour savoir de quoi elle cause : Joe Corré, le fils de Malcolm McLaren, manager des Sex Pistols, et de la couturière Vivienne Westwood. En mars dernier, il avait annoncé vouloir brûler toute sa collection de babioles de l’ère punk transmises par ses parents. Un foutoir tout de même estimé à plus de six millions de livres ! Corré est passé à l’acte en incendiant ses trésors dont l’acétate du single Anarchy In The UK des Sex Pistols paru en novembre 1976. Il avait pourtant mis en vente ce dernier sur eBay, espérant récolter une grosse somme pour des œuvres caritatives. Déçu par une faible proposition à 65.000 Livres, il a préféré passer à l’acte et détruire l’acétate. Le pyromane avait reçu des lettres le suppliant de ne pas détruire sa collection, ce à quoi il a répondu : « Allez vous faire foutre ! C’est à moi tout ça ! Je peux tout brûler si j’en ai envie et c’est probablement la meilleure chose à faire. » Une réplique en phase avec ses propos passés : « Le punk n'a jamais été synonyme de nostalgie ! C’est devenu un instrument de marketing de plus pour vendre quelque chose dont personne n’a besoin. Juste l'illusion d'un autre choix. La conformité sous une autre apparence, c’est tout ! »

• Diapason d’Or 2016, et les lauréats sont…

Comme chaque année, notre partenaire Diapason a attribué ses récompenses très prisées. Le 23 novembre, la Maison de la radio a donc accueilli la cérémonie des Diapason d'Or 2016 pour sacrer les seize enregistrements suivants :

Catégorie Musique baroque instrumentale : Leila Schayegh et Jörg Halubeck (Bach, Sei Suonate à Cembalo cerato è Violino Solo chez Glossa). Musique baroque vocale : Collegium 1704, Collegium Vocale 1704 et Vaclav Luks (Jan Dismas Zelenka, Missa Divi Xaverii & Litaniae de Sancto Xaviero chez Accent). Catégorie Clavecin : Pierre Hantaï (Scarlatti 4 chez Mirare). Catégorie Piano : Pavel Kolesnikov (Chopin, Mazurkas chez Hyperion). Musique contemporaine : Barbara Hannigan et l’Orchestre symphonique de la Radio Bavaroise dirigé par Andris Nelsons (Hans Abrahamsen, Let Me Tell You chez Winter & Winter). Musique contemporaine : Mathieu Dufour et le Brussels Philharmonic dirigé par Stéphane Denève (Guillaume Connesson, Pour sortir au jour chez Deutsche Grammophon). Musique de chambre : Lorenzo Gatto et Julien Libeer (Beethoven, Sonates pour violon n°9 "Kreutzer", n°4 et n°2 chez Alpha). Concerto : Kristian Bezuidenhout et le Freiburger Barockorchester (Mozart , Piano Concertos, K.413, 414, 415 chez Harmonia Mundi). Première au disque : L'Aiglon de Jacques Ibert et Arthur Honegger avec Anne-Catherine Gillet, Marc Barrard, Etienne Dupuis, Philippe Sly, Hélène Guillemette, Marie-Nicole Lemieux et l’Orchestre Symphonique de Montréal dirigé par Kent Nagano (chez Decca). Musique baroque instrumentale : Rolf Lislevand (La Mascarade chez ECM). Récital vocal : Anna Netrebko (Verismo avec l’Orchestre de l'Académie Nationale de Sainte Cécile dirigé par Antonio Pappano (chez Deutsche Grammophon). Réédition : coffret Yehudi Menuhin chez Warner Classics. Musique de chambre : Quatuor Belcea avec Till Fellner (Brahms, Quatuors à cordes et quintette avec piano chez Alpha). Musique symphonique : Daniel Harding et l’Orchestre Symphonique de la Radio bavaroise (Mahler, Symphonie n°6 chez BR-Klassik). Meilleure prise de son : Aline Blondiau pour le disque Beethoven, Sonates pour violon par Lorenzo Gatto et Julien Libeer chez Alpha. Musique symphonique : Simon Rattle et l’Orchestre Philharmonique de Berlin (Beethoven, Symphonies chez Berliner Philharmoniker Recordings).

• Le Boss et Dirty Diana chez le Prez

Avant de finir ses cartons à la Maison Blanche, Barack Obama a distribué ses dernières rosettes le 22 novembre. Le président américain a ainsi attribué vingt et une Médailles Présidentielles de la Liberté (Presidential Medal of Freedom) à diverses personnalités venus de tous horizons. Cette décoration est, avec la Médaille d'Or du Congrès (Congressional Gold Medal), la plus haute décoration civile des États-Unis. Elle est décernée à des personnes, américaines ou non, qui ont fourni « une contribution particulièrement méritoire pour la sécurité ou les intérêts nationaux des États-Unis, un monde de paix, ou des efforts remarquables dans le domaine culturel ou autres, public ou privé. » Obama l’a remise à l’architecte Frank Gehry, aux acteurs Robert de Niro, Tom Hanks et Robert Redford, aux basketteurs Kareem Abdul-Jabbar et Michael Jordan, au milliardaire Bill Gates, à la présentatrice Ellen DeGeneres et, côté musique, à Diana Ross et Bruce Springsteen.

• Aphex Twin entre en scène !

Assez avare en prestations scéniques, Richard D. James alias Aphex Twin semble vouloir passer la seconde. Le génial et influent bidouilleur électro est annoncé au festival Day For Night de Houston le 17 décembre prochain (son premier live sur le territoire américain en huit ans !) mais aussi au Field Day London, le 3 juin prochain. Cette seconde date a même été confirmée par l’équipe du festival qui se déroule à Victoria Park dans la capitale britannique. Au disque, Aphex Twin n’a pas chômé ces dernier temps avec Cheetah, un EP qui a fait suite à l’album Syro et aux EP Computer Controlled Acoustic Instruments pt2 et Orphaned Deejay Selek (2006-2008). Dernièrement, Mike Paradinas alias µ-Ziq a même réédité Expert Knob Twiddlers, son projet de 1996 en duo avec Aphex Twin paru sous le pseudo de Mike & Rich.

• Grands Prix de l’Académie Charles Cros, et les gagnants sont…

Il fut un temps où les Grands Prix de l’Académie Charles Cros étaient un must. Mais si leur médiatisation est malheureusement de plus en plus confidentielle, ils sont heureusement toujours décernés chaque année. L’Académie Charles Cros a donc proclamé son palmarès 2016 de ses Grands Prix qui récompensent des disques et DVD français. Les noms des lauréats dévoilés à la Maison de la Radio sont les suivants :

Prix du Président de la République : Edith Canat de Chizy pour l'ensemble de son œuvre. Homme Musique du Monde : Moriba Koita pour l'ensemble de sa carrière. In Honorem Interpètes : Musique classique : Véronique Gens pour l'ensemble de sa carrière, à l'occasion de la sortie de Charles Gounod, Cinq Mars et Edouard Lalo, Arthur Coquard, La Jacquerie (Palazzetto Bru Zane). Henri Duparc, Reynaldo Hahn, Ernest Chausson, Néère (Alpha). Musique contemporaine : Donatienne Michel-Dansac pour l'ensemble de sa carrière, à l'occasion de la sortie de Georges Aperghis, Tourbillons et 14 Récitations pour Voix Seule (Umlaut). Jazz : Henri Texier pour l'ensemble de sa carrière, à l'occasion de la sortie de Sky Dancers (Label Bleu). Chanson : Juliette pour l'ensemble de sa carrière, à l'occasion de la sortie de l'intégrale de ses albums (Polydor). Les Grands Prix Internationaux du Disque : Ensemble Instrumentale : Le Concert de la Loge pour Haydn : La Reine (Aparté). Découverte classique : Justin Taylor pour La Famille Forqueray - Portrait(s) (Alpha). Jeune Talent Classique : Marianne Crebassa pour Oh, Boy ! (Erato - Warner Classics). Soliste instrumental : Jonas Vitaud pour Miroirs (NoMad Music). Musique contemporaine : Francesco Filidei pour FORSE (L'Empreinte Digitale) ; Philippe Hurel pour Traits (Motus). Jazz : Pierre de Bethmann pour Medium Ensemble / Volume 2, Exo (ALEA). Blues : Michael Kiwanuka pour Black Man In A White World (Mercury). Disques pour enfants : Merlot pour Marcel le Père Noël et le petit livreur de pizza (Little Village / Harmonia Mundi). Chanson : Michèle Bernard pour Tout' manières... (EPM) ; Christian Olivier pour On/Off (Mercury). Chanson découverte : Hildbrandt pour Les Animals (At(h)ome). Musique du monde : Sébastien Bertrand pour Traversées (Daqui). Parole enregistrée : Charles Juliet pour Te rejoindre (Des Femmes Antoinette Fouque). Grands Prix Internationaux du DVD : Dardanus de Jean-Philippe Rameau avec l'Ensemble Pygmalion (Harmonia Mundi) ; Einstein On The Beach par l'Ensemble Philip Glass (Théatre du Châtelet / Opus Arte). Grands Prix Charles Cros Scène. Grand Prix Scène : Miossec. Prix Révélation Scène : Barbara Weldens et Jules et le Vilain Orchestra.

• 2017, l’année des Gunners ?

Les fans de Guns N’Roses sont dans tous leurs états depuis que le gang californien a annoncé une suite à leur récente reformation. Assez actifs en 2016, Axl Rose, Slash et Duff McKagan ont lâché sur les réseaux sociaux un mystérieux petit teaser de trente secondes intitulé GnFnR 2017 ... The Machine Is Back At It. Grosse tournée mondiale pour Guns N’Roses ? Ou, mieux encore, nouvel album studio ? Le mystère reste entier…

• Music Sales rachète Le Chant du Monde

Fondée en 1938, la maison d'édition Le Chant du Monde (qui possède notamment les droits de nombreuses œuvres comme Roméo et Juliette ou Pierre et le loup de Prokofiev, l’intégralité des œuvres de Chostakovitch, Khatchatourian, Milhaud ainsi que ceux de Bacri, Beffa, Ibert, Honegger, Jolivet et bien d’autres) a été rachetée par Music Sales. Un des leaders de l’édition musicale en Europe, le groupe britannique a trouvé un accord avec PIAS (qui a racheté l’an passé Harmonia Mundi), propriétaire de celle qui fut la première structure française à avoir fait de l’édition et de la production discographique. Music Sales n’aurait racheté que le catalogue des œuvres éditées par Le Chant du Monde, la partie discographique restant donc au sein de PIAS. Dans un communiqué, Chris Butler de Music Sales se « réjouit d’avoir réalisé cette acquisition stratégique qui améliore notre position au sein du marché européen de l’édition musicale. Le Chant du monde a une grande histoire et nous sommes impatients de poursuivre le rôle majeur qu’il joue dans le milieu de la musique classique. »

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