Du 1er au 6 juin, le groupe Air s’installe à la Cité de la Musique et à la Salle Pleyel pour un Domaine privé.

Pour son Domaine privé qui se déroulera du 1er au 6 juin, Air présente plusieurs facettes de son univers singulier : une soirée consacrée au songwriting avec Jarvis Cocker, un concert tourné vers les sonorités électroniques avec le groupe Au Revoir Simone, un autre consacré à la musique du film de Sofia Coppola Virgin Suicides avec les Hot Rats et, Salle Pleyel, un concert avec l’Orchestre National d’Ile-de-France.

A l’origine, Nicolas Godin était assez réservé quant à ce Domaine privé. « Au départ, j’étais un peu dubitatif, raconte l’un des deux membres du duo versaillais, parce que je ne voulais pas jouer un rôle de « curator » et composer un plateau d’invités. J'ai compris ensuite ce qu’on attendait de nous, à savoir présenter le plus largement possible notre travail en invitant des gens avec lesquels il y a une véritable stimulation mutuelle. »

« C’est à la fois une reconnaissance et une aventure nouvelle pour nous, ajoute pour sa part Jean-Benoît Dunckel. On a accepté cette carte blanche parce que c'est avant tout une occasion de nous mettre en danger une fois de plus… Actuellement nous sommes en tournée, on reproduit quasiment le même concert chaque soir et, dans un sens, c'est trop facile. On aimerait que ces concerts à la Cité de la Musique soient une manière de rompre avec la routine de la tournée et que l'on en profite pour faire des recherches, pour aller vers des endroits où nous ne sommes encore jamais allés. »

Le début des hostilités aura lieu mardi 1er juin à la Cité de la Musique avec une soirée où Air se frottera à l’univers d’Au Revoir Simone. « C’est un trio féminin de Brooklyn dont nous adorons les disques précise Godin. Il a assuré certaines de nos premières parties et nous avons également écrit un morceau ensemble. Comme nous avons cette réputation d'être un peu des sorciers du Moog, on va aller dans cette direction en utilisant uniquement des claviers et des voix. » Et Dunckel d’ajouter : « Elles correspondent bien à ce fantasme que nous avons depuis toujours d'intégrer des voix féminines à notre musique. »

Deux jours plus tard, jeudi 3 juin, toujours à la Cité de la Musique, le tandem versaillais invitera des clients bien différents. Composés de Gaz Coombes et Danny Goffey de (feu) Supergrass, les Hot Rats joueront avec Air la bande originale du film Virgin Suicides.

Vendredi 4 juin, l’invité du jour sera lui aussi britannique : Jarvis Cocker. Air avait travaillé il y a quelques années avec l'ancien leader de Pulp sur l'album de Charlotte Gainsbourg, 5:55, dont ils avaient composé les musiques et dont Cocker avait écrit certains textes.

Dimanche 6 juin changement de décor pour un final en grand format : Salle Pleyel, Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin seront entouré par les 34 musiciens de l'Orchestre National d'Ile-de-France dirigé par Didier Benetti. « Nous avons déjà joué avec un orchestre classique une fois, en 2004, au Hollywood Bowl de Los Angeles, raconte Dunckel. C'est le compositeur de musique de film Roger Neill qui avait arrangé certains de nos morceaux pour orchestre et nous allons partir de ses orchestrations. Cette fois nous serons accompagnés par l’ONDIF dirigé par Didier Benetti. Nous jouerons notamment des titres de la B.O. de Virgin Suicides et les morceaux de Air qui sonnent les plus symphoniques. »

Ce concert du 6 juin n’est pas la première de Air à Pleyel. La saison dernière déjà, avec une classe inouïe, le tandem versaillais avait tapissé les murs de la salle de sa savante vraie-fausse B.O. aux effluves pop, new age et à peine electro. Car déguster Air sur scène, c’est constater que les expériences sonores pratiquées en studio par Jean-Benoît Dunckel et Nicolas Godin s’appuient sur de vraies compositions ayant toujours une seconde voire une troisième vie face à leur public. Live, chacun peut constater les facultés organiques de ces chansons oniriques ou de ces interludes psychédéliques.

À leurs débuts, il y a dix ans, cette fameuse étiquette de French Touch qui voulait fusionner tous les bidouilleurs electro de l’hexagone n’avait que peu à voir avec les paysages sonores sculptés par le binôme plutôt héritier de Serge Gainsbourg, des Beach Boys, des Beatles ou de François de Roubaix. Comme une mélodie XXL en cinémascope, la partition de Air est à la fois charnelle et kaléidoscopique.

Essentiellement instrumentales, les pièces montées par Dunckel et Godin, sculptures électroniques ou acoustiques à tiroirs, percent notre imaginaire et titillent nos sens. Et le résultat est toujours aussi hypnotique, qu’il s’applique à eux même ou à l’univers de leurs amis et commanditaires Charlotte Gainsbourg, Sofia Coppola ou même Alessandro Baricco. Une musique, visuelle et colorée, qui s’avère surtout intemporelle.

Le site officiel d’Air

Le site officiel de la Cité de la Musique

Le site officiel de la Salle Pleyel