Ceux qui ont une idée claire de ce que doit être la chanson Yiddish, forcément accompagnée du violon et de la clarinette dits "klezmer", ne s'y retrouveront peut-être pas. Le Yiddish Blues de Talila est unique et empreint de ses multiples influences. : « nous avons voulu nous débarrasser du carcan de la carte postale figée en étant nous-mêmes : des musiciens vivant à Paris, nourris d'influences diverses, au service de mélodies magnifiques qui ont traversé le temps et l'Histoire sans vieillir ».
Teddy Lasry a arrangé ces chansons avec ce qu'il est : un musicien issu de l'univers du jazz et de la musique hassidique. C'est aussi cela la musique Yiddish : un art du mélange des genres, de la rumba lente à la complainte des rues, en passant par le swing des comédies musicales américaines.
Ce disque est aussi un livre où Tallila, en 22 courtes nouvelles, raconte sa vie de fille d'émigrés juifs polonais qui avaient choisi la France de Victor Hugo et d'Emile Zola et décrit avec humour et une tendre ironie un monde "hareng et cornichons", tout un peuple bien décidé à vivre malgré tout et à devenir français.
Talila se produit depuis plus d'une vingtaine d'années en France et sur toutes les scènes du monde (Argentine, Etats-Unis, Hongrie, Israël, Pologne, Roumanie, Australie, etc.). Née en France après la seconde guerre mondiale de parents juifs polonais, elle est consul honoraire du Yiddishland à Paris. Dans ses spectacles, elle raconte entre les chansons des histoires d’amis, de parents, entre nostalgie, humour et petits détails de la vie quotidienne. Talila fait chanter le yiddish comme on ne l’entend nulle part ailleurs.
Au théâtre, elle a notamment joué dans Yadja ou la tête ailleurs (2004) de Bianca Marzner et Dan Wollman, mis en scène par Zohar Wexler. Elle a participé comme artiste à de nombreuses cérémonies du souvenir, en particulier lors de commémorations de la rafle du Vel’d'Hiv comme celle de 1995 où Jacques Chirac a reconnu la responsabilité de la France dans la Shoah.
Talila a également participé à de nombreux festivals – Cracovie, New York, Berlin, Bruxelles, Sydney – avec le «Yiddish Cabaret Bis» de Ben Zimet créé au Festival d’Avignon en Juillet 1988.
