La nouvelle édition du festival Fargo All Stars réunira Deer Tick, Tift Merritt et Dolorean le 8 février à Paris à la Flèche d’Or.

Le label Fargo jettera l’ancre à la Flèche d’Or mardi 8 février pour la quatrième édition de son festival Fargo All Stars. Autour d’un plateau 100% folk-rock américain, cette cuvée 2011 sera l’occasion de fêter les dix ans du label ainsi que la première bougie de la boutique Fargo située au 42 rue de la Folie Méricourt dans le onzième arrondissement de Paris. Au menu du festin donné à la Flèche d’Or : les groupes Deer Tick et Delorean et la songwriteuse Tift Merritt.

Elle a tout pour rafler la mise et pourtant Tift Merritt demeure une chanteuse réservée aux amateurs d’americana. Sans prendre le temps de savourer ses compositions, le chaland pourra ne voir en elle qu’un éventuel clone à peine country de Sheryl Crow… Sa voix balaie pourtant un vaste spectre et la jolie Texane peut s’avérer sensuelle comme Emmylou Harris, rêveuse à la manière de Joni Mitchell, ou hargneuse façon Lucinda Williams. La production parfois trop léchée de ses albums ne rend sans doute pas justice à cet organe juste beau. Et puis Merritt compose avec une finesse rare. Pour Another Country, son troisième album, elle s’était installée dans un appartement parisien. Seule. Un piano pour simple compagnon. De retour au pays, elle s’entoure d’un casting de rêve pour trouver l’écrin adéquat à ses nouvelles compositions : les guitaristes Charlie Sexton (Bob Dylan) et Doug Pettibone (Lucinda Williams) et le producteur George Drakoulias (Black Crowes).

Avec son dernier album en date, See You On The Moon, son disque le plus doux et abouti, à mi chemin entre le classicisme élégant de Dusty Springfield et les élans pop de Martha Wainwright, notre trésor caché du folk américain a épaissi l’ampleur de sa plume. Enregistré sous la houlette du producteur Tucker Martine (Sufjan Stevens, Laura Veirs…), ce quatrième album de Tift Merritt joue sur le velours d’arrangements chaleureux et sophistiqués (piano, cordes), écrin parfait pour une voix sublime et des histoires touchantes. À 35 ans, l’Américaine signe une plantureuse collection de chansons moelleuses au charme instantané et durable.

Il n’y a que les illettrés qui pensent encore que l’americana et le rock en chemises à carreaux trouées avec poils et poussières, est l’apanage des quadras, voire des quincas… Deer Tick, bande de jeunots originaires de Providence, à peine sorti des problèmes d’acné, récite avec grande classe l’équation Rolling Stones période Exile On Main Street, divisé par Neil Young, plus Bob Dylan, moins Del Fuegos sur racine carrée de Green On Red…

La voix de plantigrade enrhumé du chanteur John McCauley mêlée aux guitares mi-classic rock, mi-country alternative, de ses hommes de main, donne à cet ensemble une tenue rare et efficace. Point de touches electro-branchouilles ici, ni de folk vaporeux-machin, non, juste du rock’n’roll basique et bon, sans prétention… Troisième opus de Deer Tick, The Black Dirt Sessions a confirmé cette sensation sobre, saine et essentielle qui se déguste avec encore plus de goût sur scène…

La presse a rapidement calé le cas Dolorean entre Low, Mercury Rev, Wilco, et Spain… Ces résidents de Portland, frères d’armes des Fleet Foxes, Damien Jurado ou Magnolia Electric Co. et dépositaires d’une americana mélancolique jamais barbante, sont emmenés par le chanteur-songwriter Al James. Ce concert à la Flèche d’Or sera le premier pour Dolorean sur le sol français.

Le site de la Flèche d'Or

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