La chanteuse américaine, l’une des plus populaires divas de l’ère disco, a été emportée par un cancer à 63 ans.

Donna Summer est décédée le 17 mai à Key West en Floride, des suites d’un cancer. La chanteuse soul, diva disco ayant eu son heure de gloire durant les années 70 et 80 avec les tubesques Love To Love You Baby, Last Dance, On The Radio, Hot Stuff et She Works Hard For The Money, était âgée de 63 ans.

Son dernier album en date, l’anecdotique Crayons, était paru en 2008, et Summer avait encore chanté, il y a quelques mois, aux côtés de la candidate favorite de l'émission American Idol

Les divas disco furent certes légions et souvent éphémères. En s’installant durant plusieurs années au sommet des charts, Donna Summer fut à part. Elle n’était sans doute pas la plus impressionnante vocalement mais elle osa des changements de cap judicieux (plus rock comme sur Hot Stuff notamment) et trouva surtout les musiciens et des producteurs adaptés à son style.

Durant l’ère disco, Summer fut la seule à aligner trois doubles-albums en première position dans les charts : Live And More, Bad Girls et On The Radio. Elle connut l'un de ses plus grands succès dans les années 80 avec She Works Hard For The Money, devenu un hymne féministe. Peu après, elle devenait une fervente chrétienne évangélique qui sera accusée d'avoir tenu des propos homophobes sur l'épidémie de SIDA. Summer a démenti mais a fait l'objet d'un boycott. Ses titres ont cependant continué à être diffusées dans les clubs, samplées et remixées pour devenir de nouveaux succès dance…

Née LaDonna Adrian Gaines le 31 décembre 1948 à Boston, Donna Summer avait publié son premier single en 1971. C’est sa rencontre avec le pape de l’italo disco Giorgio Moroder lors d’une tournée en Allemagne au milieu des années 70 qui chamboulera sa carrière. Épaulée par le producteur allemand (la B.O. de Midnight Express, c’était lui !), elle signera ses plus grands tubes. En 1998, Moroder racontait dans les colonnes du Monde comment il avait réalisé Love To Love You, single érotique au possible, qui scandalisa les foules en 1975. « J'ai dit à Donna que nous devrions enregistrer une chanson sexy pour nous amuser. Quelque temps après, elle est revenue avec ce petit bout de phrase "I love to love you...". Le studio était disponible, je lui ai proposé de faire une maquette. On a bouclé ça en une journée ».

Il est toujours amusant, lorsque le temps fait son habituel travail, de voir comment sont réévalués (réhabilités ?) certains artistes quelques décennies après leur heure de gloire. A l’époque considérée comme une simple chanteuse disco, certes très populaire auprès du grand public mais plutôt chahutée par la critique, Donna Summer semble ces dernières heures être sujette à déification… Comme si son œuvre avait soudain la chance de rivaliser avec celle d’une Aretha Franklin ou même d’une Diana Ross. Étrange...

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