Du 30 août au 11 septembre 2016, Jazz à la Villette propose une orgie de soul, de groove, de rap et évidemment de jazz. De Nas à Archie Shepp en passant par McCoy Tyner, Chick Corea, Gary Burton, Chucho Valdés, GoGo Pingouin, Erik Truffaz, Jackie Terrasson, Avishai Cohen, Tigran, The Herbaliser, David Murray ou bien encore l’ONJ, le festival offrira 13 jours d'une musique plus vivante que jamais.

Chaque année, Jazz à la Villette s'amuse à enjamber les frontières entre les styles musicaux. Philharmonie de Paris, Grande Halle de la Villette, Cabaret Sauvage et Dynamo de Banlieues Bleues, le jazz y accueille des créateurs parmi les plus engagés et novateurs du hip-hop, des musiques improvisées, de la soul ou du funk pour treize jours de fiesta au son d'une musique plus vivante que jamais !

Cette année les géants de la Great Black Music (mais pas seulement américains) sont de la fête avec notamment le pianiste McCoy Tyner, le quartet du saxophoniste David Murray épaulé par le rappeur/slameur/poète/chanteur Saul Williams, le MC new-yorkais Nas, la soul sister britannique Laura Mvula, le saxophoniste Archie Shepp, le mythique duo composé du pianiste Chick Corea et du vibraphoniste Gary Burton, les jeunes Anglais de GoGo Pinguin sans oublier une soirée hommage à Fela emmené par son fils Seun Kuti à laquelle participeront notamment Talib Kweli, le duo Ibeyi, Carlinhos Brown et Cheick Tidiane Seck.

Chick Corea - © Sakuri Toshi

Pour Chick Corea justement, cette édition 2016 de Jazz à la Villette aura une saveur bien particulière puisque le pianiste américain y soufflera ses 75 bougies ! Qu’il ait épaulé un certain Miles Davis, se soit essayé à la musique brésilienne ou à la fusion, joue en trio piano/basse/batterie (en 1968, il signe chez Blue Note un merveilleux premier album avec le batteur Roy Haynes et le contrebassiste Miroslav Vitous : Now He Sings, Now He Sobs) ou duétise avec le vibraphoniste Gary Burton, Corea est un musicien exceptionnel. Le 4 septembre, c’est justement avec son duo avec Burton qu’il enchantera les festivaliers, tandis que le lendemain, le 5 septembre, il se produira en trio avec le contrebassiste Avishai Cohen dont il fut le mentor, et le batteur Marcus Gilmore, petit-fils de Roy Haynes…

GoGo Penguin - © Emily Dennison / Blue Note France / Universal

Chris Illingworth, pianiste de GoGo Penguin, dit avoir choisi comme titre du troisième album de son groupe, Man Made Object, en partie pour sa fascination pour la robotique et les concepts de transhumanisme et d’amélioration humaine. Humaine, la musique du trio de Manchester l’est énormément. Et sur scène, comme ce sera le cas le 7 septembre à Jazz à la Villette, l’effet sera logiquement décuplé. Même si son ADN est jazz, elle est aussi en contact avec la pop, la musique classique voire l’électro. Comme pour v2.0 paru en 2014, le troisième opus des Mancuniens (le premier pour le label Blue Note !) a été enregistré et produit par Joe Reiser et Brendan Williams aux studios Giant Wafer au cœur du pays de Galles et aux studios 80 Hertz à Manchester. On retrouve ce son organique. Mais surtout cette grande capacité à dompter les mélodies, mélodies toujours au cœur de la musique de GoGo Penguin. Mention spéciale à la rythmique composée du contrebassiste Nick Blacka et du batteur Rob Turner qui offre à l’ensemble une stabilité magistrale. Live, ces Anglais savent réellement empêcher le jazz de tourner en rond !

Laura Mvula - © Sony

En se positionnant sur le devant de l’échiquier de la soul britannique dès son premier album paru en mars 2013, le brillant Sing To The Moon, Laura Mvula se doutait qu’une certaine forme de pression allait désormais la suivre. Raison sans doute pour avoir pris son temps et attendu trois années avant de donner une suite à son bel alliage de soul, R&B, gospel et jazz. Ajouter à cela un divorce, un passage à la trentaine et un fort potentiel à la dépression, The Dreaming Room, paru le 17 juin, n’arrive pas vraiment dans un contexte de sérénité absolue… Mais c’est sans doute ce qui a nourri le disque sombre et beau de la chanteuse de Birmingham. La soul que Laura Mvula déploie ici et, le 10 septembre sur la scène de Jazz à la Villette, n’est pas sautillante et festive mais plutôt introspective. Elle sonne même comme une sorte de gospel moderne évoquant parfois l’onirisme d’une Julia Holter. Un sentiment de gravité évident comme la chanson Phenomenal Woman le prouve avec son titre emprunté à un poème de Maya Angelou. La grande poétesse américaine est d’ailleurs l’une des principales inspirations de cet album qui impressionne notamment lorsque le LSO (London Sympathy Orchestra) est de la partie. Nile Rodgers de Chic et le guitariste de jazz John Scofield sont eux aussi venus épauler ça-et-là une Laura Mvula réellement bluffante tout au long d’un disque exigeant et qui, au fil des écoutes, livre la force de ses nombreux secrets. Un disque qui prendra sur scène une toute autre dimension…

Régis Huby - © Abalone Productions

Pour la troisième année consécutive, Jazz à la Villette proposera aussi un temps fort qui fait la part belle aux découvertes, aux projets inclassables et aux coups de cœur : Under The Radar. Ce véritable festival dans le festival emmènera le public à la rencontre d’artistes-explorateurs. Une parenthèse enchantée où se croiseront notamment Théo Ceccaldi, Régis Huby, Magic Malik, Sarah Murcia, Marc Buronfosse, Stephan Oliva & François Raulin et quelques autres.

Le cycle Jazz à la Villette for Kids, programmation de spectacles à découvrir en famille et une sélection de films regroupés sous la bannière For Ever Lives Africa complètent cette édition 2016 particulièrement riche en surprises et en projets fous.

Jazz à la Villette 2016

Philharmonie de Paris

Le site de Jazz à la Villette

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