Sur fond de révolution de jasmin, Anouar Brahem signe un double-album de toute beauté. Rencontre avec le maître du oud contemporain.

Cinq années séparent l’enregistrement de The Astounding Eyes Of Rita de Souvenance, le nouvel album d’Anouar Brahem. Cinq années chamboulées par un événement majeur dans la vie de ce maître du oud et de sa Tunisie natale : la révolution de jasmin. S’il n’est pas directement la lecture par Brahem de ces faits historiques, cet opus qui parait le 26 janvier en dégage les effluves, en hume l’essence… Un moyen sans doute pour lui de s’interroger sur le rôle du réel dans sa propre musique. De par sa longueur (un double album) et son instrumentarium atypique (un grand orchestre est de la partie et le oud est souvent en retrait comme rarement chez Brahem), Souvenance est un disque à part. Une ample et vaste tenture en apesanteur. Le musicien tunisien se fait ici metteur en son, compositeur d’une vraie-fausse musique de film dans laquelle on s’abandonne avec bonheur. Et comme à l’accoutumée avec Anouar Brahem, impossible d’étiqueter ce sublime ovni dont il raconte ici la genèse.

Anouar Brahem : interview vidéo Qobuz

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