Un œil pointé droit devant, l’autre dans le rétro, il fait de la chanson moderne comme on en réalisait au temps jadis... Avec "Après moi le déluge", son quatrième album, Alex Beaupain s’impose davantage comme le plus vieux des jeunes chanteurs d'ici, brillant metteur en son de ses petits maux et orfèvre doué d’un art "à la française" assez éternel pour ne pas dire intemporel. Rencontre.

Il est né dans les salles obscures mais a grandi dans nos oreilles. Depuis quelques années, Alex Beaupain est devenu chanteur à part entière. Et non juste « le mec des musiques des films de Christophe Honoré »… Une certitude sur Pourquoi battait mon cœur paru en 2011 et qui s’amplifie avec Après moi le déluge, son quatrième album sorti il y a quelques jours. Cette courbe ascendante croise celle d’une mélancolie qui fléchit. Il a beau se mettre à nu, autopsier ses malheurs, dépecer ses amours, il y a désormais une légèreté viscéralement pop chez Beaupain. Même s’il est plus aisé d’écrire sur la mouise que sur le bien être, et si le Diable est un personnage artistiquement plus rentable que Dieu, l’auteur d’Après moi le déluge a enfin trouvé un équilibre jouissif entre ses passions et ses démons, ses idoles et ses envies. Étonnement, ce nouvel album fleure bon les années 70 et 80 au point qu’on croirait croiser les fantômes de Souchon, Chamfort, Delpech… A quel moment de sa carrière arrive ce nouveau disque, comment orchestre-t-on ses tripes et son cœur et à quoi ressemble tout simplement une bonne chanson : Alex Beaupain dit tout.

Alex Beaupain : interview vidéo Qobuz

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Propos recueillis par Marc Zisman