Pianiste virtuose abolissant les hiérarchies stylistiques pour libérer sa musique, Francesco Tristano tisse de solides fils entre les sons et les siècles. Entretien avec un passionnant savant fou, empêcheur de tourner en rond.

Piano ou ordi. Baroque ou electro. Contemporain ou jazz. Francesco Tristano Schlimé passe d’un genre à l’autre, d’un instrument à l’autre, sans l’embryon d’un doute, sans le tremblement d’un tâtonneur… La profondeur, l'ouverture et la maturité de sa culture musicale lui permettent de conjuguer avec une aisance rarissime son amour de la musique classique et contemporaine, du jazz, de l'improvisation, de la direction, et de la composition. Désormais sous pavillon Francesco Tristano, ce natif de Luxembourg semble prendre de plus en plus d’épaisseur au fil des années et des albums. A l’image de Idiosynkrasia où son univers sonore, digne héritier des pionniers de la techno de Detroit (Carl Craig en tête), navigue dans des territoires sensoriels assez inédits. Une influence qui tombe plutôt bien puisque c’est dans les studios de Planet E, le label de Craig, que Francesco Tristano a enregistré ce troisième opus solo pour le label InFiné. Un album qui sera suivi, au mois de mars, chez Deutsche Grammophon cette fois, d’un disque Bach/Cage intitulé bachCage.

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