Toujours à la recherche des sonorités du moment, de la techno la plus âpre aux douceurs r'n'b, Brodinski consacre sa vie à explorer le champ de la musique électronique contemporaine. Internet est son outil d’extraction, ses platines ses instruments de travail. Un CD mixé du Rémois est toujours l’opportunité de découvrir les visions actuelles de ce capteur de sons, qui a le DJing dans le sang. Pour profiter au maximum de la durée du format, Brodinski joue en ouverture sur l’intimité avec l’auditeur, le plongeant dans des plages deep et dark, tout en grooves souterrains, en nappes synthétiques, en vocaux feutrés (mention spéciale à Axel Boman). Une profondeur qu’il n’a que trop peu l’occasion d’exprimer lorsqu’il joue en peak time chaque week-end dans les clubs du monde entier. Le beat monte ensuite progressivement, tout en douceur, mais le DJ ne brûle pas les étapes. Il met l’auditeur technophile dans l’impatience. Il joue doucement avec ses nerfs, incluant en pivot du mix deux tracks aux voix r’n’b (Hearbeat de T. Williams et surtout Petrified de John Roman) avant de libérer les chevaux et d’entamer une cavalcade techno avec une double rasade du sous-estimé Samuel L. Session, un Gesaffelstein puissant et une ouverture sur le futurisme électronique signé Instra:mental. Avec Brodinski, DJ d’une belle maîtrise, la fluidité est remarquable. La sélection est fraîche (le plus vieux morceau date de 2010, plusieurs sont inédits). L’exercice est réussi, avec facilité, même si parfois la sortie de route (quelle idée ce titre de Switch !) n’est jamais loin. OP

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