Ancien chanteur de Taxi Girl, Daniel Darc n’est plus…

A force d’avoir été mort tant de fois, Daniel Darc est mort pour de bon. Clap de fin brutal sur cette vie d’écorché vif ayant titubé entre excès et passions… Retrouvé mort chez lui, emporté par une overdose d’alcool et de médicaments à 53 ans, l’ancien chanteur de Taxi Girl était sans doute la plus belle incarnation d’un Saint Sébastien transpercé de flèches. Faux dur et vrai tendre. De cette carrière chaotique dont la trajectoire sera régulièrement déviée par la drogue ou l’alcool surgiront de belles fulgurances. Des chansons incandescentes. Des cris déchirants. Ou juste touchants. Si pour beaucoup le chanteur fut une icône, lui s’en entoura sans compter. Elvis, Chet, Drieu, Coltrane, Nijinsky, James Dean, Vian, Van Morrison, Jacques Rigaut, Elvis… La liste de ces images pieuses qu’il serrait contre son âme était longue, exigeante et plus que chérissable. Et puisqu’il y avait une vie (survie ?) après Taxi Girl, Daniel Darc poursuivra ses lumineuses pérégrinations sur un chemin fait de rêves (de cauchemars aussi…), de chaos intérieurs et d’éclairs en une poignée d’albums solo – cinq – sa prose nue toujours soupesée, souvent chantée, parfois parlée. Christique et magique. Il y a quelques semaines, il avait participé à l’émission télévisée de Bertrand Burgalat, L'Année bisexuelle, diffusé sur Paris Première, pour un pastiche de Daft Punk baptisé Darc Punk. Belle âme, belle plume et belle blessure, Daniel Darc était sans doute un dark punk qui jouera les nuages gris au paradis. Ou les rayons de soleil en enfer…

Daniel Darc - Je me souviens, je me rappelle

graphpas