Les 15, 16 et 17 décembre, la célèbre violoncelliste accompagné par l’ensemble Niguna et la comédienne Fanny Ardant promèneront leur chants d’Est sous le chapiteau tsigane des Romanès.

Rachmaninov, Tcherepnine, Janácek, Krawczyk, Prokofiev et chants traditionnels juifs pour la musique. Franz Kafka et Marina Tsvetaieva, pour les textes. En installant ses Chants d’Est sous l’envoûtant chapiteau tsigane de la famille Romanès à Paris, les 15, 16 et 17 décembre, la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton emmènera le public d’un chant tragique à une berceuse, d’un lied racontant un rêve à une danse aux accents tziganes. Toute une histoire, qui s’écoutera avec beaucoup d’émotion…

Pour porter à bout de bras ce beau projet scénique, la violoncelliste sera entourée des musiciens de l’ensemble Niguna : Lyonel Schmit(violon), Alexandra Greffin (violon), Cécile Brossard (alto), Cédric Conchon (violoncelle), Youen Cadiou (contrebasse), Anne Defilhes, (flûte), Anne Chamussy Caradot (hautbois), Florent Charpentier (clarinette) et Aurélie Saraf (harpe).

Invité de marque pour ces trois soirées des 15, 16 et 17 décembre : la comédienne Fanny Ardant.

Sonia Wieder-Atherton a toujours été intéressée par les musiques d'essence populaire ou celles que la langue ou la culture a parfois modelées. Ses multiples enregistrements en témoignent, Chants juifs par exemple il y a quelques années. Avec son album Chants d’Est, enregistré en Pologne en octobre 2007, la violoncelliste française propose des transcriptions de pièces écrites pour d'autres formations (Les Vêpres de Rachmaninov, Alexandre Nevsky de Prokofiev), où elle met superbement en valeur sa virtuosité, sa sonorité pure et ses capacités expressives. Elle évoque ce superbe projet Chant d’Est :

« Mitteleuropa, centre de l’Europe, carrefour où se mêlent plusieurs cultures. Sous son aile protectrice, oppressante et fascinante à la fois, le grand empire austro-hongrois regroupe des cultures qui luttent contre la perte de leur identité. Cette résistance passe par l’amour de la langue maternelle, interdite. Son écoute, l’étude incessante des thèmes du folklore caractérisent l’univers si particulier de compositeurs comme Janácek, Mahler ou Martinu. Les interpréter, c’est avant tout travailler le rapport à la langue.

Plus à l’Est, c’est une histoire de transmission. La musique dit ce qu’il est impossible de décrire. Dans tous les régimes que traverse la Russie, il y a la terreur mais aussi, au-delà, une force qui parfois implose, parfois explose. Ce qui est dit est dit pour tous ceux qui n’ont pas la parole. Attirée par cette double résistance – l’une pour se souvenir de sa langue, l’autre pour raconter l’interdit –, aimantée par cet endroit du monde où je reviens, inlassablement, j’ai réécouté des œuvres que je connaissais et que j’aimais, j’en ai découvert d’autres, écrites pour voix, chœur, violon, orchestre, piano. J’ai fait appel à Franck Krawczyk pour qu’il m’aide à trouver un chemin parmi elles ou, dans le cas de Janácek, pour qu’il s’en inspire.

Et j’ai fait le choix d’un orchestre à cordes pour trouver la profondeur, la tension dans les Vêpres de Rachmaninov et l’intensité dans Alexandre Nevsky de Prokofiev, et pour qu’éclate la virtuosité des danses et des pièces très rythmées. Ainsi, la route que nous suivrons nous mènera d’un chant tragique à une berceuse, d’un lied racontant un rêve à une danse aux accents tziganes, comme si nous nous laissions conduire par les chapitres d’un même récit. »

Chapiteau tsigane Romanes : 42-44 boulevard de Reims – 75017 Paris – Métro : Porte de Champerret

Le site officiel de Sonia Wieder-Atherton