La vie de José Da Silva, fondateur de Lusafrica, a changé le jour où ses oreilles ont croisé la voix d’une certaine Cesaria Evora. Rencontre avec le « découvreur » de la Diva aux pieds nus, à la tête d’un label world pas comme les autres.

Lorsqu’on est le « découvreur » de Cesaria Evora, l’avant et l’après peuvent paraitre anecdotique. Pourtant, ce fait d’arme majeur de la carrière de José Da Silva ne doit guère faire de l’ombre au reste. Surtout quand le reste se nomme Lusafrica. A l’origine, aucune volonté de monter un label avec des rêves précis de politique éditoriale. Non, juste l’envie de publier un enregistrement de celle que la planète entière appellera la diva aux pieds nus. Une voix entendue pour la première fois dans un restaurant de Lisbonne alors que la dame a déjà 47 ans. Le lien entre elle et le fondateur du célèbre label est évidemment le Cap Vert où José Da Silva voit le jour en 1959. Mais c’est à Dakar qu’il grandit. Là, ses oreilles baignent dans une musique locale très urbaine. En 1973, il arrive à Paris. Passionné de musique, il grandit en suivant les sons de sa terre natale comme celle d’où il passa son enfance. Pour beurrer ses épinards, ce percussionniste occasionnel travaille à la SNCF qu’il ne quittera qu’en 1992 pour se consacrer exclusivement à son label… Depuis sa création en 1988, l’écurie Lusafrica a accueilli de bien belles montures d’Afrique et d’ailleurs. Bonga, Orquesta Aragon, Bau, Boubacar Traoré, Sia Tolno, Polo Montanez, Mounira Mitchala, Pierre Akendengue, Lura et bien d’autres sont venus faire de cette maison de goût le premier label africain indépendant. Aujourd’hui, José Da Silva qui produit, crise oblige, un nombre restreint d’albums signe également de nombreux disques en licence et propose ainsi des sonorités urbaines africaines bien éloignées de la saudade de Cesaria. De jeunes musiciens, DJ ou rappeurs comme les Togolais Jey Liba ou l’Ivoirien DJ Arafat… Presque 25 ans après sa création, Lusafrica a toujours des résonances internationales puisqu’en octobre dernier encore, José Da Silva recevait la récompense du meilleur label de musiques du monde lors des WOMEX Awards à Thessalonique. 25 ans qu’il raconte, le temps d’un podcast.

Écoutez la playlist audio du podcast de José Da Silva

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