Du 17 au 19 juin, Lille Piano(s) Festival met Franz Liszt à l’honneur, à travers une trentaine de manifestations, où s’illustreront (entre autres) Andreas Haefliger, Hélène Grimaud, François-Frédéric Guy, David Greilsammer, Evgeni Bozhanov, Philippe Bianconi, Bertrand Chamayou et bien sûr Jean-Claude Casadesus et son Orchestre National de Lille, maîtres d'oeuvre du Festival depuis les premières heures, en 2004.

En février dernier, la Folle Journée de Nantes faisait déjà du bicentenaire de Franz Liszt un pilier de sa programmation « post-romantique ». Du 17 au 19 juin, c'est Lille Piano(s) Festival qui mettra à l’honneur le compositeur des Années de Pèlerinage, célébré jusque dans les moindres recoins de son art : évidemment comme compositeur, mais aussi comme transcripteur (ses « réductions » inspirées par Mozart ou Beethoven comptent parmi les pièces les plus diaboliquement ardues de toute la littérature pianistique), et enfin comme pédagogue.

A cette variété de talents se superpose idéalement la diversité des lieux devenue, au fil du temps, la marque de Lille Piano(s) Festival : outre les espaces du Nouveau Siècle, le Théâtre du Nord, la Gare Saint-Sauveur et l’Auditorium du Conservatoire accueilleront de nombreux concerts.

Quelques temps forts…

-17 juin, 20h30: le pianiste turc Hüseyin Sermet (à retrouver sur Qobuz TV très prochainement) confronte le Liszt marmoréen des Nuages gris avec le Schumann inventif de Papillons et le Mendelssohn distingué de la Fantaisie écossaise. Le lien entre ces pièces ? Leur originalité, leur entêtement à sortir des formes académiques, leur profond romantisme, en bref leur liberté.

-18 juin, 16h30: Marie-Josèphe Jude et Jean-François Heisser conjuguent leurs talents le temps d’un concert consacré à la transcription pour deux pianos que Liszt réalisa de la 9e symphonie de Beethoven. Sous les doigts de ces excellents pianistes, les prouesses techniques, si redoutables soient-elles, ne se substitueront jamais à la musique : par ses transcriptions, Liszt s’était livré à une véritable réécriture musicale trop souvent sous-estimée. -18 juin, 20h30: la toujours énigmatique Hélène Grimaud ne manquera pas de remplir à ras bord l’auditorium du Nouveau Siècle. Pour l’occasion, elle réitère le programme éclectique qui faisait le prix de son dernier disque (publié chez DG sous le titre Résonances). Mozart, Berg, Liszt (plus précisément, sa grandiose Sonate en si mineur) et Bartok : les occasions de voir ces quatre compositeurs réunis en une même soirée ne sont pas si fréquentes.

-19 juin, 14h30: un autre grand nom du piano français, François-Frédéric Guy, se mesure à un autre monument : les Harmonies poétiques et religieuses que Liszt composa sous l’influence du recueil éponyme de Lamartine. La forme, là encore, est singulièrement libre ; l’expression, plus que jamais, profondément romantique. Et François-Frédéric Guy, qui vient d’enregistrer ce cycle pour Zig-Zag Territoires, pourrait bien en être l’un des meilleurs avocats.

- Le jazz, enfin, sera également à l’honneur, à travers les concerts que Serge Forté et François Couturier donneront le 18 juin à la salle Robert Casadesus du Nouveau Siècle. Un bon moyen de se rappeler la place essentielle qu’occupa l’improvisation dans l’œuvre de Franz Liszt.

Le site officiel du Festival

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