Un Québécois âgé de 59 ans affirme être le fils de Charles Trenet dont l’héritage est au cœur d’un long procès actuellement au Tribunal de Créteil.

Michel Paradis, un Québécois âgé de 59 ans, s'est immiscé dans le procès de l'héritage de Charles Trenet devant le Tribunal de Grande Instance de Créteil en affirmant être le fils du chanteur, a-t-on appris auprès de son avocat à Marseille et d'une avocate de la partie adverse.

« Nous nous sommes joints à cette procédure par la rédaction de conclusions d'intervention volontaire », a précisé Me Mathieu Croizet, ajoutant que son client était « prêt à subir toute expertise génétique » pour confirmer la filiation…

La procédure engagée à Créteil par Lucienne et Wulfran Trenet, respectivement demi-sœur et neveu du chanteur, vise à faire annuler le testament olographe rédigé fin 1999 par l'artiste et qui désigne Georges El Assidi, son ancien secrétaire particulier, comme légataire universel.

Me Hélène Bureau-Merlet, avocate d’Assidi, a indiqué avoir pu consulter ces conclusions, déposées mardi 28 avril mais les a jugées « sans fondement juridique. Aucun texte juridique n'appuie ces conclusions ni aucune pièce. Qu'il nous verse au moins un acte de naissance », a-t-elle indiqué à l'AFP.

Michel Paradis, informaticien à Montréal, abandonné à sa naissance, tente pour la première fois de faire reconnaître qu'il est le fils du chanteur mort en 2001 et d'une chanteuse québécoise, Lise Roy, décédée en 1977.

« J'ai rencontré ma mère à l'âge de cinq ans et à neuf ans, on m'a fait dire que mon père était Charles Trenet », a-t-il expliqué au téléphone depuis le Québec.

Paradis affirme apporter plusieurs éléments de preuve : la présence de Charles Trenet à Montréal en 1949, c'est-à-dire au moment de sa conception ; le témoignage d'un propriétaire de cabaret à Montréal affirmant avoir raccompagné plusieurs fois le chanteur au domicile de Lise Roy ; enfin, ce qu'il décrit comme sa propre ressemblance physique avec Trenet

Son avocat évoque aussi des photos où l'on voit Charles Trenet avec Jacques Normand, le mari de Lise Roy qui ne pouvait pas avoir d'enfant, et une chanson, Mon fils, interprétée par Lise Roy qui n'a jamais eu d'enfant déclaré.

« Derrière l'aventure entre mon père et ma mère, il pouvait y avoir un scandale et on l'a étouffé », a affirmé Michel Paradis. Il soutient que Trenet est venu le voir durant les années 1980 au Québec mais que par la suite ses propres tentatives pour rentrer en contact avec « son père » ont été bloquées par l'entourage du chanteur. Il assure que sa motivation n'est pas financière.