A la tête du San Francisco Symphony, le chef californien Michael Tilson Thomas dirigera des œuvres de Henry Cowell, Félix Mendelssohn, Ludwig van Beethoven et Gustav Mahler, les 30 et 31 mai à la Salle Pleyel.

Les 30 et 31 mai, le prestigieux San Francisco Symphony avec à sa tête son directeur musical, Michael Tilson Thomas, s’installeront sur la scène de la Salle Pleyel. Lundi 30 mai, le maestro californien dirigera un programme Henry Cowell (Synchrony), Félix Mendelssohn (Concerto pour violon op. 64 en mi mineur) et Ludwig van Beethoven (Symphonie n°5). A ses côtés, le violoniste hambourgeois Christian Tetzlaff. Le lendemain, mardi 31 mai, MTT dirigera cette fois la Symphonie n°2 « Résurrection » avec la soprano Laura Claycomb, la mezzo-soprano Katarina Karnéus et la Chœur de Radio France dirigé par Matthias Brauer.

Le Concerto pour violon de Mendelssohn, chef-d’œuvre d’élégance et de naturel, est une page emblématique du répertoire violonistique, qu’elle a d’ailleurs contribué à renouveler : aucune virtuosité gratuite mais une parfaite intégration au discours orchestral, des thèmes tour à tour mélancoliques, placides ou félins qui jaillissent avec spontanéité.

Au contraire, la trajectoire de la Cinquième symphonie de Beethoven se joue à partir du seul élément initial, rythme célébrissime qui engendre dissonances, violence ou suspensions interrogatives au fil d’une marche de plus en plus triomphale menant des ténèbres à l’apothéose finale.

C’est un parcours similaire qu’effectue la Deuxième symphonie de Mahler, véritable vision spirituelle et métaphysique, description des combats tumultueux pour arriver à la lumière. En 1892, une force « venue d’ailleurs » soulève le compositeur fétiche de MTT, accélérant l’écriture des derniers mouvements : il se compare à un instrument de musique dont jouerait « l’Esprit du monde, la source de toute existence ». De fait, la partition semble d’une seule coulée, emportant l’auditeur vers l’élan final, vers l’au-delà : « Ma Deuxième pourrait-elle cesser d’exister sans perte irréparable pour l’humanité ? »

Henry Cowell est souvent cité comme l’inventeur des clusters, ces grappes de notes obtenues en plaquant l’avant-bras sur le clavier d’un piano. Il utilisera ces « harmonies secondes » dans de multiples pièces telles Synchrony, dont le solo de trompette initial crée un effet extraordinaire pour ce poème symphonique à l’orchestration ingénieuse illustrant la correspondance entre les arts.

Né le 21 décembre 1944 à Los Angeles, MTT étudie la musique à l’University of Southern California avec notamment Ingolf Dahl. Elève de Friedelind Wagner, il est assistant au Festival de Bayreuth. C’est en 1969 qu’il fait ses grands débuts à la tête du Boston Symphony Orchestra, remplaçant, en plein milieu de son concert, William Steinberg alors souffrant. A 24 ans, MTT sort alors de l’anonymat. Il restera d’ailleurs à Boston comme assistant jusqu’en 1974, enregistrant plusieurs albums pour Deutsche Grammophon.

MTT devient directeur musical du Buffalo Philharmonic Orchestra en 1971, poste qu’il occupe jusqu’en 1979. Il enregistre pour Columbia. De 1971 à 1977, il dirige également la série Young People's Concerts avec le New York Philharmonic. De 1981 à 1985, il est le chef principal du Los Angeles Philharmonic Orchestra.

En 1987, MTT fonde le New World Symphony à Miami Beach, en Floride, une académie réservée aux jeunes talents. De 1988 à 1995, il fut chef principal du London Symphony Orchestra, devenant principal chef invité depuis 1995. Cette même année, il devient le directeur musical du San Francisco Symphony.

Tout au long de sa carrière, MTT a dirigé des répertoires très divers, devenant une référence en matière de musique américaine moderne, enregistrant une intégrale des symphonies de Charles Ives et la création de The Desert Music de Steve Reich en 1984. Du même Reich, The Four Sections fut compose pour le San Francisco Symphony et dédié à MTT. Dans sa vaste discographie, le maestro californien a également signé une intégrale des symphonies de Gustav Mahler avec son San Francisco Symphony. Depuis la disparition de Leonard Bernstein, il est considéré comme le chef de choix pour diriger les œuvres d’Aaron Copland.

Enfin, depuis 2009, MTT s’est lancé dans le projet du YouTube Symphony Orchestra, phalange dont les musiciens ont tous été sélectionnés aprsè auditions vidéos sur YouTube. L’orchestre qu’il dirige a accueilli des solistes invités tels que Gil Shaham, Yuja Wang, Anna Larsen, Charlie Lui ou bien encore Derek Wang. En cette même année 2009, le président Barack Obama lui a remis la médaille National Medal of Arts.

Le site de Michael Tilson Thomas

Le site du San Francisco Symphony

Le site de la Salle Pleyel