Dans le cadre du cycle Le Louvre invite Pierre Boulez, le compositeur orchestre une courte exposition de dessins, peintures, partitions et textes, baptisée Pierre Boulez. Œuvre : Fragment.

Jusqu’au 9 février, le cycle Le Louvre invite Pierre Boulez tentera de brosser un ambitieux portrait du célèbre compositeur et chef d'orchestre français, invité à poser son regard sur la modernité en musique mais aussi sur les arts plastiques. C’est cette facette de l’événement que le Montbrisonnais âgé de 83 ans inaugurait mercredi 6 novembre, dans les salles d'arts graphiques de l’aile Denon du pavillon Mollien du Louvre, avec Pierre Boulez. Œuvre : Fragment.

Cette exposition aborde quelques aspects de l’autonomie esthétique de l’esquisse telle qu’elle s’est développée avec la modernité. Établissant des lectures croisées entre des œuvres graphiques, littéraires et musicales des XIXe et XXe siècles, le parcours a partie liée avec une méthodologie de l’acte créateur et interroge le processus même de la genèse de l’œuvre. Il traverse les familles artistiques qui sont celles de Boulez, jusqu’à composer un possible portrait du compositeur. Autour de quatre thèmes : « esquisse et aboutissement », « le fragment et le tout », « filiation et rupture » et « l’œuvre en suspens », cette courte mais dense exposition présente environ 70 dessins et peintures (Ingres, Cézanne, Degas, Delacroix, Kandinsky, Klee, Giacometti, Picasso), partitions (Wagner, Bartók, Varèse) et textes (Mallarmé) du XIXe et XXe siècle choisis par ses soins. Ses manuscrits en tissent le fil conducteur.

« Toute la modernité s'est appuyée sur le fragment, alors qu'auparavant on considérait qu'il s'agissait là d'esquisses préparatoires qu'on ne pouvait pas exposer », explique à l'AFP Pierre Boulez devant l'une des Women crayonnées par De Kooning en 1952, représentation du nu féminin où le musicien voit « quelque chose qui n'a pas encore pris forme et est sur le chemin ».

Grâce à un prêt de la BNF, le public pourra aussi découvrir les premières esquisses de Stravinsky pour son Sacre du printemps, chef-d’œuvre dont Boulez, l'un de ses grands interprètes, salue « l'anarchie chronologique de l'invention ».

Un « couloir sonore » permet aux visiteurs de l'exposition Pierre Boulez. Œuvre : Fragment de passer d'une salle à l'autre à l'écoute de Sur Incises (1996/1998), sa composition musicale qui illustre le propos de l'exposition puisqu'elle est un commentaire sur une pièce antérieure de Boulez (Incises, 1994/2001) et reste elle-même « ouverte » à d'autres transformations.

Le site officiel du Musée du Louvre