S'ils ne sont pas les albums de prédilection des passionnés de Classique, les Best Of réservent parfois d'excellentes surprises, comme cet album consacré à Pyotr Ilyich Tchaikovsky.

Alors que nous nous étions mis en quête des diverses interprétations disponibles sur le site Qobuz de la Symphonie Manfred de Tchaikovsky, le moteur de recherche nous a, parmi les versions trouvées de cette œuvre considérée comme la septième symphonie de Tchaikovsky", référencé cet album "50 Best Tchaikovsky, ajouté il y a quelques mois seulement au catalogue Qobuz.

Pour tout dire, l'auteur de ces lignes, qui apprécie beaucoup cette œuvre et particulièrement le dernier mouvement — il n'est pas rare d'ailleurs que ce soit directement le Final Allegro con fuoco (Allegro avec feu) qui soit écouté —, en recherchait une interprétation qui le clouerait sur son fauteuil.

Parmi les diverses versions de Manfred écoutées plus ou moins régulièrement, Mikhail Pletnev, Dmitri Kitayenko, Riccardo Chailly, Riccardo Muti, seuls ces deux derniers offraient un Allegro con fuoco propre à nous remuer (mais à vrai dire pas encore assez), les autres versions plus anciennes, sans pourtant manquer de souffle, nous semblant handicapées par une qualité technique dépassée limitant la bande passante et brimant les fortissimi (Igor Markevitch, en 24 bits à 96 kHz mais capté dans les années 60, ou encore Maurice Abravanel).

Eh bien, cette version idéale dénichée par notre moteur de recherche est dirigée par Oleg Caetani qui n'est autre que le fils d'Igor Markevitch ! Toujours est-il que même s'il n'est pas prouvé scientifiquement qu'il existe un gène de la musique, voilà enfin l'Allegro con fuoco de Manfred que nous rêvions d'entendre, et avec un orchestre qui n'est ni une phalange de l'Est ni un orchestre occidental mondialement renommé puisqu'il s'agit du Melbourne Symphony Orchestra. Comme quoi...

Mais alors, ce dernier mouvement de Manfred, quel feu, quelle puissance, quel dynamisme, le tout servi par une prise de son de concert qui ne trahit rien et offre un impact sans faille avec des fortissimi qui poussent comme on aime, c'est-à-dire très très fort ! Si l'on ne peut réduire Manfred qu'à son Final, les trois premiers mouvements n'ayant rien à lui envier, il nous semble que le manquer revient à gâcher l’œuvre entière. En tout cas, c'est ainsi que nous, mélomanes, nous le ressentons.

Tout comme on ne peut réduire Manfred à son seul dernier mouvement, on ne peut réduire cet album "50 Best Tchaikovsky" à cette interprétation d'exception, mais rien que pour elle seule on en aurait déjà largement pour son argent (même pas 10 € !). S'y ajoutent en effet les Symphonies Nos1 à 4 et N°6 par les mêmes interprètes, et de la même veine (manque malheureusement la Symphonie N°5, proposée par d'autres interprètes) et de nombreuses autres œuvres maîtresses de Tchaikovsky (Concerto pour piano N°1, Concerto pour violon, des extraits du Lac des Cygnes, de Casse-Noisette...) dans de belles interprétations et d'une très bonne qualité technique.

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