Que diriez-vous d'un lecteur réseau au prix compétitif, performant, sonnant bien et offrant une très belle qualité de fabrication ? Nous avons découvert pour vous le JF Digital Stream Master Music Center qui, bien qu'il n'intègre pas l'application Qobuz, nous a malgré tout fait forte impression.

S'ils fabriquent pour de nombreuses sociétés d'électronique audio de tous pays, les Chinois se montrent aussi très actifs par eux-mêmes dans le domaine de la musique dématérialisée, avec en particulier les DAC où ils proposent de nombreuses réalisations de leur cru.

Mais là où nous avons été quand même été un peu épaté, c'est en découvrant ce streamer HDM-03S Shenzhen Jing Feng Digital sur le site Audiophonics, l'importateur de la marque qui semble cependant limiter (pour le moment ?) l'offre à un nombre réduit de modèles.

La société Shenzhen Jing Feng Digital, apparue en 2007 est spécialisée dans la recherche sur les signaux audio numérique et propose ainsi plusieurs lecteurs réseau compatibles avec les signaux sur 24 bits à 384 kHz, des enceintes WiFi, un système tout en un avec amplificateur numérique et lecteur réseau ainsi que les appareils de la série USD dont le UDS-5 intégrant lecteur réseau, lecteur ripper de CD avec disque dur de 4To et pouvant être équipé de DAC Wolfson WM8741 ou de DAC ESS ES9018, mais aussi d'un module optionnel disposant de quatre entrées et d'une sortie HDMI.

Quant au lecteur réseau HDM-03S de cette marque, qui en jette quand même un peu avec son habit tout en aluminium et son grand afficheur, il nous a d'abord épaté par son prix (moins de 700 euros) et ensuite lorsque nous avons découvert sur photo sa "beauté intérieure" que nous avions hâte d'aller inspecter de plus près par nous même durant ce banc d'essai dont nous allons vous proposer la lecture.

Présentation

Pas de recherche de design sortant des sentiers battus pour ce lecteur réseau mais un boîtier aux formes simples et agréables intégralement réalisé en aluminium en finition brossée anodisée naturel ou noir donnant une impression de sérieux et de qualité.

La façade accueille dans sa partie droite un véritable interrupteur secteur avec sa petite LED témoin de couleur vert jaune (moins agressif que le bleu), en son centre un grand afficheur tactile parfaitement lisible, même à bonne distance, avec sur sa droite la fenêtre du récepteur de télécommande et une prise casque au standard Jack 6,35 mm.

Une télécommande permet également de piloter à distance cet appareil si l'on ne dispose pas de smartphone ou de tablette.

Pour la connectique, les amateurs de connexions en tous genres feront un peu la moue car on ne trouve sur cet appareil qu'un connecteur RJ45 pour la liaison au réseau, qui pourra également se faire via une antenne WiFi optionnelle raccordée à l'un des deux ports USB A, deux entrées S/PDIF (coaxiale et optique), une sortie S/PDIF optique, et la sortie stéréo analogique sur prises Cinch.

Fabrication

C'est sans doute la première fois que nous voyons un lecteur réseau présenter une électronique interne d'un tel degré de propreté et d'intégration.

Balaise quand même d'autant que le constructeur a développé sa propre carte réseau qui reste somme toute relativement compacte (carte de couleur bleue dans la partie gauche de la photo).

On trouve ainsi une grande carte qui occupe la quasi totalité de la surface du boîtier et sur laquelle prennent place les alimentations et les connecteurs recevant la carte réseau et la carte de conversion numérique analogique, ainsi que la connectique de liaison avec le monde extérieur.

La photo ci-dessous permet de découvrir de plus près les alimentations et leurs deux transformateurs moulés indiquant clairement les tensions et les courants secondaires.

Les alimentations situées dans la partie droite sont destinées à la carte de conversion numérique analogique, aux filtrage et à l'amplificateur pour casque (celui-ci, un modèle TPA6120A2 de Texas Instruments, se trouve sous cette carte de conversion).

Le redressement est assuré, pour la partie analogique, par des diodes Schottky associés à des condensateurs de filtrage de 2200 ?F/25V de marque Elna, tandis que deux régulateurs de tensions ajustables LM317 fixent les tensions.

Ce sont également des diodes Schottky, des modèles SS14 en boîtier à montage en surface qui s'occupent du redressement pour fabriquer le +5V de la partie numérique de la carte conversion.

Le lissage après redressement est confié à un condensateur de 3300?F/10V et la stabilisation de tension est assurée par un régulateur à faible drop-out (différence entre la tension d'entrée et la tension de sortie) AZ1084 du fabricant Diodes Incorporated.

Dans les alimentations réservées à la carte réseau et au circuit d'affichage, toutes les diodes de redressement sont également des modèles SS14 et on trouve des condensateurs de filtrage de 3300 ?F/10V, 4700 ?F/10V et 1000 ?F/10V, ainsi que trois régulateurs ajustables LT1084 de Linear Technology et un AMS1117 fabriqué par Advanced Monolitic Systems.

La conversion numérique analogique se trouve sur un module qui comporte également l'interface avec le réseau et les entrées S/PDIF confiée à un circuit Wolfson WM8805 (Digital Interface Transceiver ou interface émetteur récepteur numérique, 24 bits à 192 kHz) pouvant accepter huit entrées numériques.

C'est également ce circuit WM8805 qui génèrent les signaux S/PDIF disponibles sur la sortie numérique optique. L'oscillateur à quartz qui lui est associé est un modèle compensé en température (TCXO) offrant une stabilité de 1ppm (une partie par million, soit 10-6).

Chaque canal a droit à sa propre puce de conversion numérique analogique, à savoir un circuit Wolfson WM8741 (32 bits à 192 kHz) pouvant travailler en mode mono différentiel total.

Ainsi, les sorties de la voie droite comme celles de la voie gauche sont doublées, ce qui équivaut à mettre deux DAC en parallèle, permettant ainsi d'améliorer le rapport signal sur bruit d'un rapport ?2, soit 3 dB.

Les signaux différentiels de chaque voie passent ensuite deux à deux par des filtres constitués de performants amplificateurs opérationnels Burr-Brown OPA627 (U25-U26 et U22-U27) associés à des résistances de précision et des condensateurs à couches plastique.

Leur différenciation pour générer les signaux audio utiles est ensuite réalisée sur chaque voie par un amplificateur opérationnel à très faible bruit Analog Devices AD797 (U23 et U24).

Le centre névralgique de la carte réseau est un processeur Ingenic Semiconductor JZ4760B possédant une CPU (Central Processing Unit) travaillant à 600 MHz et utilisant un c?ur basé sur un processeur industriel XBurst, ainsi qu'une VPU (Video Processing Unit) fonctionnant avec un c?ur du même type.

C'est ce circuit qui va avoir pour charge, entre autres, de réaliser les opérations de décodage des divers formats audio numérique lus en réseau ou depuis les entrées USB A et qui intègre aussi très probablement un filtre numérique permettant aux convertisseurs WM8741 de pouvoir décoder des signaux audio numérique jusqu'à 384 kHz de fréquence d'échantillonnage en commutant sur un filtre externe.

L'interface réseau est une puce AX88796 du fabricant Asix Electronics Corporation et intègre une CPU (Unité Centrale) 8051, tandis que le dialogue avec les entrées USB se fait via un contrôleur Genesys Logic GL850G et que la régulation de tension est assurée par un circuit Richtek RT9183.

Ecoute

Revenant à l'un de nos albums indémodables, la Fantasia on British Sea Songs de Henry Wood, il ne fait de doute que la restitution sonore du JF Digital HDM-03S affiche d'emblée des prétentions élevées, mais malheureusement la lecture gapless est aux abonnés absents et c'est un peu dommage, pour ne pas dire que ça nous attriste de la part d'un tel appareil qui nous semble par ailleurs si réussi, mais d'après nos dernières informations cela devrait être corrigé sous peu.

Cela n'ira pas jusqu'à gâcher notre plaisir à écouter cette Fantasia on British Sea Songs dont toute la subtilité, les couleurs et la large dynamique, en particulier l'envolée solennelle des cuivres précédant le Rule Britannia, sont restituées avec maestria.

Restitution ample, chaleureuse, équilibrée et ne montrant aucun excès dans le haut du spectre de la très belle interprétation d'origine analogique remasterisée en 24 bits à 96 kHz de la Fantaisie Ecossaise de Max Bruch par Kyung Wha Chung au violon et le Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Rudolf Kempe, et ce avec notre amplificateur Sony UDA-1, pourtant pas du genre à en rajouter.

Très bonne restitution également du titre The Sun is Gonna Rise Again de l'album Where I Belong de Chris Cab, pleine de finesse et où la voie du chanteur reste toujours parfaitement en place et intelligible sans chercher à écraser l'accompagnement.

En écoute sur la sortie casque, c'est tout bon aussi, ainsi on se laisse griser par la chanson Saint Claude de l'album Chaleur Humaine de Christine and the Queens où la tenue, la présence et l'aération de la restitution s'accompagnent d'équilibre et d'une large bande passante, le tout avec une réserve de puissance qui ne devrait pas poser de problème pour un grand nombre de casques.

Pour conclure, et bien qu'il nécessite une mise à jour concernant la lecture gapless, ce lecteur réseau JF Digital Stream Master Music Center HDM-03S nous a séduit par ses prestations sonores de fort bonne qualité, et aussi par sa réalisation de premier ordre dénotant une grande maîtrise de la part du constructeur. A ce prix on peut assurément se laisser tenter !

Spécifications

Site jfdigital (constructeur)

Site Audiophonics (importateur)

Capacités de lecture

Nos remerciements à Audiophonics pour le prêt du HDM-03S.

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Si vous êtes constructeur, importateur, distributeur ou acteur dans le domaine de la reproduction sonore et que vous souhaitez nous contacter, merci de le faire à l'adresse suivante : newstech@qobuz.com

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