L'électro rêveuse de Ghost Culture

Les initiés savaient déjà qu’il serait l’un des premiers chocs de 2015. La chose se confirme avec la sortie de son premier album. Le jeune et élégant Londonien Ghost Culture est en fait la nouvelle découverte du label d'Erol Alkan, Phantasy Sound. On y retrouve une émouvante approche crooner distanciée sur une production électronique chirurgicale, dans la digne lignée de ses aînés du label, Connan Mockasin et Daniel Avery… Ce premier opus éponyme est une sorte de voyage créatif à propos duquel Erol Alkan déclare : « Ce disque n’est que la partie émergée de l’iceberg. C’est quelqu’un qui n’a pas fini de nous surprendre avec sa musique. » L’univers de Ghost Culture est en fait assez kaléidoscopique et pas exclusivement électro. Ses constructions sonores ne sont pas sans rappeler les ovnis conçus par feu Arthur Russell. Sans oublier quelques institutions new wave essentielles des eighties (Depeche Mode, New Order…). Et puis il y a cette voix nonchalante. Celle d’un vrai-faux crooner charmeur, conteur rêveur dont les paroles rendent l'album encore plus organique. Surtout, chaque écoute supplémentaire, fait grandir un disque dont on n’a guère fini de parler.