La nouvelle grande prêtresse du rock indé...

Elle n’a pas cessé de le rappeler et d’insister : The Double EP: A Sea Of Split Peas n’était pas le premier album de Courtney Barnett mais – comme son nom l’indiquait – la réunion de ses deux premiers EP de 6 titres chacun, I’ve Got A Friend Called Emily Ferris paru en 2012 et How To Carve A Carrot Into A Rose en 2013. Le vrai de vrai premier opus de la jeune Australienne qui sortira le 23 mars prochain, le voilà : Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit. Une véritable entité avec un début, un milieu et une fin. Surtout, une œuvre qui fait monter d’un cran cette songwriteuse viscéralement rock’n’roll et qui manie brillamment l’ironie à la Pavement, l’énergie à la Nirvana et les désarticulations à la Jonathan Richman ou, plus près de nous, à la Parquet Courts. Mais il y a tout de même un gros piège avec ce Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit : sa simplicité de façade. Une écoute à la va-vite, voire distraite, pourrait aisément faire croire que la chose est sympathique ; anecdotique même. Pourtant, ce premier album est une merveille de rock indé, sans fioriture, sculpté à la guitare rappée et graffité de partout grâce à une plume majeure. Chez Barnett, chaque thème est abordé de biais. Sans pathos ni gémissement. Et avec un cynisme salvateur, parfois même assez touchant. Quand elle s’énerve, elle se transforme en bolide punk lo-fi (irrésistible Pedestrian At Best). Et si son humeur est à la mélancolie, elle signe une ballade de toute beauté, d’une épure désarmante mais d’une profondeur impressionnante (Depreston). Bref, Courtney Barnett en impose.

Depreston - Courtney Barnett

courtneybarnett

Pedestrian At Best - Courtney Barnett

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