Avec The Blue Room, Madeleine Peyroux magnifie l'art de la reprise...

Loin des modes, elle chante la mélancolie comme personne. Dans le défilé des chanteuses à peine jazz, à peine folk, à peine blues, à peine pop, Madeleine Peyroux est une voix réellement unique. Car sa voix est unique. Des parents hippies, une jeunesse à New York, en Californie puis à Paris, c’est on the road que cette native d’Athens en Georgie, a façonné son organe. Plus exactement, dans la rue. Son école à elle : sous les pavés, la classe ! Dans l’instabilité d’un tel contexte, elle puise son style unique, comme sorti d’un vieux poste à galène. Une voix qui dégage avant tout une nostalgie inédite. Timbre, courbes, diction et nonchalance, aucune amertume, juste un voile de mélancolie. L’instant où la fameuse comparaison avec Billie Holiday fait logiquement son entrée… Madeleine Peyroux, c’est aussi la grande tradition oubliée de l’interprète. Comme les maîtres (Elvis, Emmylou, Ella…), elle s’approprie tous les répertoires possibles : Patsy Cline, Edith Piaf, Tom Waits, Elliott Smith, Bob Dylan, Leonard Cohen, Serge Gainsbourg ou bien encore Billie Holiday. Pour son nouvel album The Blue Room, l’une des plus grandes interprètes de sa génération poursuit ses relectures divines. Des reprises bien choisies et impeccablement produites, piochées chez Ray Charles (certaines dont il n’est pas l’auteur proviennent de son chef d’œuvre de 1962 Modern Sounds In Country & Western Music, un disque réconciliant rhythm’n’blues, country et pop music), Randy Newman et Leonard Cohen.

Madeleine Peyroux - Changing All Those Changes

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