Grand défenseur du répertoire français, le pianiste Aldo Ciccolini s'est éteint dans sa 89e année.

Aldo Ciccolini est décédé le 1er février 2015 à Asnières-sur-Seine. Le grand pianiste français d'origine était âgé de 89 ans. « Il est décédé à son domicile cette nuit, a déclaré à l’AFP son manager et ami Paul Blacher. Il était dans état général fragile, il n'y a pas quelque chose qui s'est déclenché brutalement. Il était à l'hôpital depuis quelques semaines et était rentré la semaine dernière chez lui. » Ciccolini était l’un des doyens des grands pianistes de la seconde moitié du XXe siècle. Élevé de Marguerite Long et d’Alfred Cortot, cet élégant musicien laisse une copieuse discographie d’une centaine d’albums au cœur de laquelle le répertoire français prenait une place majeure. Grâce à lui Alkan, Déodat de Séverac ou Chabrier sortent du purgatoire. Ses enregistrements de Satie pour EMI en 1968 atteignent même le sommet des charts et redore le blason d’un compositeur alors peu choyé et - Gnossiennes et Gymnopédies mises à part - peu enregistré…

Aldo Ciccolini plays Satie (vaimusic.com)

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Né à Naples le 15 août 1925, Aldo Ciccolini travaille d'abord le piano puis la composition. Élève de Paolo Denza à Naples, puis de Marguerite Long et d’Alfred Cortot à Paris, il fera ses débuts au Théâtre San Carlo de Naples en 1941. L’enfant prodige remporte plusieurs prix et se voit confier une classe au Conservatoire dès 1947 ! Deux ans plus tard, il gagne (ex-aequo avec Ventsislav Yankoff) le concours Marguerite Long-Jacques Thibaud à Paris, où il jette l’ancre. Sa carrière internationale démarre en 1950 à New York. Il défend notamment des compositeurs français comme Debussy, Ravel et Saint-Saëns mais exhume également des « oubliés » comme Erik Satie, Valentin Alkan, Déodat de Séverac, Emmanuel Chabrier ou Alexis de Castillon. Soliste des plus grandes formations symphoniques mondiales, il a joué sous la direction de chefs illustres comme Fürtwängler, Ansermet, Cluytens, Mitropoulos, Münch, Maazel, Kleiber, Prêtre, Martinon, Monteux ou bien encore Plasson… Sa vaste discographie ne se limitait évidemment guère à ses chers compositeurs français. Ciccolini a également gravé l’ensemble des sonates de Mozart et de Beethoven sans oublier des albums consacrés à Janácek, Rachmaninov, Bach, Prokofiev, Schumann, Falla, Scarlatti, Tchaïkovski, Chopin, Grieg et bien entendu Liszt, compositeur de prédilection, comme lui virtuose éblouissant et prophète des profondeurs…

Aldo Ciccolini: Tarantella op.43 (Chopin)

Volodya

Officier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite, Commandeur des Arts et Lettres, titulaire de nombreuses distinctions (Prix Edison, Prix de l’Académie Charles Cros, de la National Academy des États-Unis ainsi que du Disque Français), Aldo Ciccolini a choisi d’adopter la nationalité française en 1971. L'année suivante, il accepte la charge de professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, découvrant ainsi une vocation de pédagogue. Yves Thibaudet, Marie-Joseph Jude ou bien encore Nicholas Angelich comptent parmi les pianistes devenus célèbres dont il fut le maître…

Aldo Ciccolini

La Dolce Volta

Notre playlist Aldo Ciccolini :