Et si nous vous disions qu'il était possible d'écouter du jazz comme dans un concert de rock, nous croiriez-vous ?

C’est en tout cas le pari que se sont lancé les organisateurs du London Jazz Calling : prouver que non, le jazz n’est pas réservé uniquement aux connaisseurs et cantonné aux clubs feutrés et cosys. Loin de là.

Car le jazz est une musique en perpétuelle régénération. Après avoir été une source d’inspiration pour des artistes comme Kendrick Lamar, Jeff Mills ou encore David Bowie, il lui faut aujourd’hui évoluer pour continuer à se renouveler. C’est d’ailleurs l’essence même du jazz : une musique de l’avant-garde, un genre du défrichage et de l’expérimentation.

Pour sa première édition, le festival London Jazz Calling, produit par GiantSteps et 3 Pom Prod, s’installera à la Maroquinerie pendant trois jours, les 28, 29, et 30 avril 2017. Vous serez alors plongés dans une véritable ambiance londonienne : gastronomie anglaise, bonne bière, ambiance pub, pop culture et boots coquées…

Il est vrai que le choix de cette salle peut paraître surprenant. Elle est traditionnellement associée à la pop, au rock et aux musiques du monde plutôt qu’au jazz. Mais c’est en fait pour mieux casser les barrières injustement créées entre le jazz (encore considéré comme un genre élitiste) et les musiques dites « populaires ». D’ailleurs, les artistes annoncés incarnent pleinement cette nouvelle façon de jouer et de présenter le jazz.

Ils font partie de cette nouvelle vague d’artistes qui émergent depuis quelques années. De Kamasi Washington à Gogo Penguin en passant par Ibrahim Maalouf ou Snarky Puppy, ces artistes revendiquent une esthétique insolite, certes inspirée par le jazz mais qui emprunte également au rock, au hip-hop, et à l’électro. Pour eux, le jazz est un moyen mais en rien une fin en soi. L’improvisation est au cœur de leurs discours, et les barrières qui séparaient le jazz des musiques actuelles ne sont désormais plus d’actualité. Et ce mélange des genres plaît et attire surtout un public rajeuni. Celui-ci se retrouve dans cette musique de qualité qui lui parle par la multiplicité de ces influences.

La programmation du London Jazz Calling :

Le 28 avril

20h00 – Paddy Steer Paddy Sheer est un personnage protéiforme originaire de Manchester. Il semble évoluer dans un monde merveilleux de conte de fée tant sa musique est cartoonesque : pleine de rebondissements, et de changements de rythmes. Avec son costume coloré, il utilise une multitude d’instruments à la fois.

21h00 – Yussef Kamaal Le nom du groupe londonien est issu des noms des deux musiciens : Yussef Dayes et Kamaal Williams. Inspirés du drum & bass, du grime et du dubstep de la capitale anglaise, ils voient le jazz comme un genre syncrétique, spontané et free. Ensemble depuis seulement quelques mois, ce duo claviers/batterie pioche dans le groove et dans l’esprit élastique du jazz-funk des années 70.

Le 29 avril

20h00 – Binker & Moses Le duo sax-batterie Binker & Moses propose un show intense et hypnotique. Leur premier album Dem Ones a remporté le convoité MOBO award catégorie jazz, les nominant également pour le Breakthrough Act & Jazz Act of The Year au 2016 Jazz FM Awards. Leur second album, Journey to the Mountain of Forever, est très attendu et devrait sortir au printemps 2017.

21h00 – Get the Blessing Reconnu au niveau international, le quatuor originaire de Bristol a un style unique. Il se caractérise par des mélodies lancinantes, un rythme contagieux et une joyeuse spontanéité collective. Leur 5ème album, « Astronautilus », est composé de rythmes martelés et évolue dans une atmosphère spacieuse de mélodies richement travaillées.

Le 30 avril

20h00 – Strobes Le premier album de Strobes, intitulé Brokespeak, a le don de s’affranchir des étiquettes de genre et d’époque. Le clavieriste Dan Nicholls, le batteur Joshua Blackmore et le guitariste/synthé Matt Calvert enchainent les tempos frénétiques et les constructions complexes. Cependant, leur musique reste accessible grâce à un groove fluide et un sens intuitif de la mélodie entre les mondes de l’électro-improv et ceux de la polyrythmie minimaliste.

21h00 – Melt Yourself Down Les membres du groupe Melt Yourself Down, dont le saxophoniste Pete Wareham, comptent parmi les plus brillants musiciens de leur génération. Evangélistes d’un post punk exotica génétiquement modifié, leur musique est issue d’une communion païenne entre influences nord-africaines et vocales chamaniques.

La Maroquinerie 23, rue Boyer, 75020 Paris.

Tarifs : Pass 1 jour : 27, 40 € Pass 3 jours : 54, 80 €

Retrouvez la billetterie du festival ici !