Indiscrétions, confidences, relectures, révélations et news : chaque lundi, QIBUZ soulève les cartes et interroge l’actualité musicale. La vérité est toujours bonne à lire, non ?

Dr. Dre signe Anderson .Paak

La p’tite bête qui monte, qui monte, qui monte… C’est officiel : Dr. Dre vient de signer Anderson .Paak sur son label Aftermath. Rien d’étonnant à cela quand on sait que l’ex-N.W.A avait invité le Californien à chanter sur six titres de son dernier album, Compton paru en août dernier… Buzzer sans s’imposer. C’est un peu ce qui est arrivé jusqu’ici à Brandon Anderson Paak alias Anderson .Paak tout court. Des débuts sous le pseudo de Breezy Lovejoy en 2012, puis un premier album avec sa nouvelle identité (le pourtant convainquant Venice en 2014), et enfin ces six featurings sur ce dernier opus de Dre et deux sur The Documentary 2.5 de The Game. Sans oublier le EP Link Up & Suede qu’il publie sur le label Stones Throw avec NxWorries, son duo electro-soul qu’il a monté avec Knxwledge (qui a participé à la production de To Pimp a Butterfly de Kendrick Lamar). Une belle brochette de faits d’arme donc pour bien préparer Malibu qu’il a sorti il y a quelques jours. Avec ce deuxième album auquel participent notamment Schoolboy Q, The Game et Talib Kweli, le Californien hausse le ton et peaufine son style. Sa nu soul mâtinée de R&B old school et gorgée de saveurs hip hop ne fait jamais dans l’exubérance ; plutôt dans la nuance et le raffinement. L’âme de ce disque qui doit tant au groove des anciens (Curtis Mayfield, Bobby Womack, Marvin Gaye) que des moins anciens (D’Angelo, Raphael Saadiq, Kendrick) se dévoile ainsi au fil du temps et ne saute pas à la gorge dès la première écoute. Anderson .Paak ne cloisonne jamais toutes ces influences. Au contraire, il tend de très solides ponts pour accoucher au final d’une vraie bombe de groove pluriel. Le protégé de Dr. Dre se produira pour la première fois à Paris à la Bellevilloise les 24 février et 1er mars, deux dates pour lesquelles tous les billets se sont vendus en un claquement de doigts…

Live Anderson .Paak "Am I Wrong"- Le Grand... par canalplusmusic

Patti Smith fait son cinéma

Il pleut des biopics de musiciens et d’artistes en tous genres. Et c’est au tour du photographe Robert Mapplethorpe d’être au centre d’une production dont les premiers noms ont été dévoilés. Qui dit Mapplethorpe dit inévitablement Patti Smith. Ainsi le rôle de la grande prêtresse et poétesse punk sera tenu par Zosia Mamet, révélée dans la série Girls dans le rôle de l’hystérique Shoshanna Shapiro. C’est un ancien de la série Doctor Who, le Britannique Matt Smith, qui incarnera Mapplethorpe. Le film sera écrit et réalisé par l'Américaine Ondi Timoner, connue pour son documentaire de 2004, Dig! sur la rivalité entre les Dandy Warhols et Brian Jonestown Massacre.

Bowie dans une autre vie

Selon le New York Post, David Bowie a demandé dans un testament déposé dans un tribunal de Manhattan en 2004 que ses cendres soient répandues sur l’île de Bali. La star britannique souhaitait ainsi respecter les rituels bouddhistes. Sa famille n’avait rien laissé filtré de ses dernières volontés, évoquant une cérémonie privée. Bowie aurait passé un certain temps à Bali, ainsi que dans le reste de l’Indonésie. Dans un article publié après sa mort, le Jakarta Post avait d’ailleurs publié une photo du chanteur vêtu d’un sarong, affirmant également qu’il avait sorti des versions en langue indonésienne de plusieurs de ses chansons. Le New York Post affirme par ailleurs qu’il aurait légué près de la moitié de sa fortune, estimée à 100 millions de dollars, à sa femme Iman. Les enfants de Bowie, Lexi Zahra Jones et le réalisateur Duncan Jones, reçoivent 25 millions de dollars chacun. Si sa fille devra attendre d'avoir 25 ans – elle en a actuellement 15 – avant de percevoir la somme, elle hérite également de la demeure familiale qui se trouve à New York. Le chanteur lègue également deux millions de dollars à son amie et assistante personnelle Corinne Schwab ainsi qu'un million à l'ancienne nounou de Duncan…

David Bowie - Lazarus (Video)

DavidBowieVEVO

Massive Attack, massif comeback

Lorsqu’on a signé un triptyque aussi novateur (Blue Lines en 1991, Protection en 1994 et Mezzanine en 1998), il n’est pas facile de se surpasser. Certes Massive Attack a livré ces quinze dernières années quelques enregistrements plus ou moins passionnants mais jamais à la hauteur de leurs trois premiers albums qui ont chamboulé l’histoire de la musique électronique… Ritual Spirit, EP de quatre titres qui vient de paraitre, marque un tournant car il acte le rabibochage entre Robert Del Naja, membre fondateur du groupe de Bristol, et Tricky qu’on n’avait pas entendu sur un disque de Massive depuis Protection… Comme toujours avec Massive Attack, quelques invités sont venus prêter leurs voix et Ritual Spirit accueille ainsi les Écossais de Young Fathers (Voodoo In My Blood) et les Londonien Roots Manuva (Dead Editors) et Azekel (Ritual Spirit). Le décor planté, que se passe-t-il entre les oreilles ? Beaucoup de choses. De bonnes choses même. On retrouve ce savant dosage entre soul sombre, électro angoissante et ambiances cinématographiques. Dans ce domaine et sans surprise, Take It There, le dernier titre surpuissant avec Tricky, rafle la mise. L’ouverture boostée par le flow de Roots Manuva sur Dead Editors propose un autre angle tout aussi fascinant. Bref, avec ces quatre titres, les quinquagénaires Robert Del Naja (3D) et Grant Marshall (Daddy G) montrent qu’ils ont encore quelques onces d’or au bout des doigts…

Massive Attack, Tricky & 3D - Take It There

MassiveAttackVEVO

Paul Kantner s’envole pour de bon

C’est une figure majeure du rock psychédélique des sixties qui vient de s’éteindre, le 28 janvier, à l’âge de 74 ans. Emporté par une crise cardiaque, Paul Kantner était l’un des fondateurs du Jefferson Airplane, LE groupe phare de ce mouvement sur la scène de San Francisco. Avec notamment les tubesques Somebody To Love et White Rabbit, l’Airplane fut l’une des formations les plus influentes du mouvement hippie et de la contre-culture. Une scène indissociable de la consommation de drogues hallucinogènes en tous genres… Né lui-même à San Francisco le 17 mars 1941, Kantner tenait la guitare rythmique au sein du groupe, tandis que Jorma Kaukonen s’occupait de la guitare lead. En 1974, le Jefferson Airplane devient officiellement le Jefferson Starship et Paul Kantner est évidemment de la partie. Hasard incroyable : le jour de la mort de ce dernier, un autre membre, certes éphémère, du Jefferson Airplane s’éteignait à son tour ! Il s’agit de Signe Anderson, la chanteuse présente uniquement sur le tout premier album du groupe paru en 1966, Jefferson Airplane Takes Off. Sur cet opus, c’est elle qu’on peut entendre sur la chanson Chauffeur Blues. La même année, elle devint maman et décide de quitter le groupe, remplacée qu’elle sera par la grande Grace Slick…

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Miley Cyrus, face caméra

Miley Cyrus va poser son micro pour quelques mois afin de passer devant la caméra. La pop star est en effet la nouvelle muse de Woody Allen dans la série télé que le cinéaste new-yorkais prépare pour Amazon, et dont le tournage devrait débuter en mars. On ignore toujours le titre de cette série à laquelle participe également Elaine May. On sait toutefois qu’elle comptera six épisodes d’une demi-heure et se déroulera dans les années 60. Il s’agira de la première série de Woody Allen. Avec cette annonce, Amazon confirme sa volonté d’investir davantage dans la production de série. Le site de Jeff Bezos est notamment derrière la série Mozart In The Jungle.

Miley Cyrus - Wrecking Ball (Official Video)

MileyCyrusVEVO

Bernie Sanders monte le son

Plutôt que de choisir entre Hillary Clinton et Donald Trump, le milieu étudiant, les jeunes et les artistes américains en général soutiennent de plus en plus activement la candidature de Bernie Sanders. Nouvelle preuve de cet appui massif avec la prestation de Vampire Weekend et des Dirty Projectors samedi soir à Iowa City, le temps d’un concert pour le candidat démocrate. Porté par l’euphorie générale, Sanders est monté sur scène à la fin de la soirée pour entonner avec les musiciens le classique de Woody Guthrie, This Land Is Your Land… Ce happening fut l’occasion pour Vampire Weekend de faire le point après l’annonce des départs du guitariste et pianiste Rostam Batmanglij et du bassiste Chris Baio. Le chanteur Ezra Koenig et le batteur Chris Tomsen ont donc recruté Dave Longstreth des Dirty Projectors…

Victoires de la Musique Classique 2016: et les nommés sont…

Le 24 février 2016, la classicosphère se concentrera sur la cérémonie des Victoires de la Musique classique à la Halle aux grains de Toulouse. Les nommés de cette 23e édition sont désormais connus. Dans la catégorie Soliste instrumental : Bertrand Chamayou (piano), Magali Mosnier (flûte) et Adam Laloum (piano). Dans la catégorie Artiste lyrique : Karine Deshayes (mezzo-soprano), Marianne Crebassa (mezzo-soprano) et Stéphane Degout (baryton). Dans la catégorie Compositeur : Philippe Hersant, Richard Dubugnon et Bruno Mantovani. Dans la catégorie Enregistrement : Daphnis et Chloé de Ravel dirigé par Philippe Jordan (Erato), Yes ! de Julie Fuchs (Deutsche Grammophon) et The Weber Sisters de Sabine Devieilhe (Erato). Enfin, pour la catégorie Révélations sont nommés : le baryton Guillaume Andrieux, la violoniste Camille Berthollet, l'altiste Adrien Boisseau, la soprano Elsa Dreisig, le ténor Jérémy Duffau et la trompettiste Lucienne Renaudin-Vary.

Bertrand Chamayou records Ravel complete Piano Works

Warner Classics

Neil Young dans la finance

Fondée en 1989, Carmignac est aujourd’hui l’un des principaux acteurs européens de la gestion d’actifs financiers. Le rock’n’roll est l’une des grandes passions de son fondateur, Edouard Carmignac, Après s’être offert des concerts privés pour lui et ses employés des Stones notamment en 2012, il a invité Neil Young a se produire sur la scène parisienne du Théâtre Mogador, le 25 janvier. Le show fut d’autant plus exceptionnel que le vieux bison canadien revisita La Vie en rose d’Edith Piaf.

Neil Young "Winterlong" @ Theatre Mogador, Paris, Jan 25 2016

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Disparition de Jean-Louis Martinoty

Homme d’opéra, Jean-Louis Martinoty est mort le 27 janvier à l’âge de 70 ans. Metteur en scène, ancien administrateur de l’Opéra de Paris de 1986 à 1989, mais aussi auteur d’ouvrages sur la musique, il avait signé sa première mise en scène en 1975, Le songe d’une nuit d’été pour l’Opéra du Rhin. Parmi ses très nombreux faits d’arme, notons la mise en scène des Boréades de Rameau dans la production dirigée par John Eliot Gardiner au Festival d’Aix, mais aussi de nombreux opéras au Théâtre des Champs Elysées (Les Noces de Figaro en 2005, Pelléas et Mélisande en 2007), au Théâtre du Châtelet (Ercole Amante en 1981) ou encore à l’Opéra de Paris (Arian à Naxos en 1983, Le Vaisseau fantôme en 1987, Orphée aux Enfers en 1988, Faust en 2011). Jean-Louis Martinoty a aussi beaucoup travaillé autour du mythe de Faust. Outre les mises en scène des Faust de Gounod, Busoni, Boito et Berlioz, il crée à l’Opéra de Paris en 1989 la mise en scène du Maître et Marguerite de York Höller, adapté de l’ouvrage de Boulgakov. Administrateur général de l’Opéra de Paris, il fut l’initiateur des Cartes Blanches aux artistes contemporains. Souvent reprises, ses mises en scènes de Don Giovanni et des Noces de Figaro sont à l’affiche de Staatsoper de Vienne cette saison.

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